Depuis plusieurs semaines, la République démocratique du Congo (RDC) exhorte les clubs de football européens tels qu’Arsenal, le Paris Saint-Germain (PSG) et le Bayern Munich à mettre fin à leurs partenariats avec le programme “Visit Rwanda”. La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a adressé des lettres aux dirigeants de ces clubs, qualifiant ces accords de “tachés de sang” en raison de l’implication présumée du Rwanda dans le conflit à l’est de la RDC. Elle remet en question la moralité de ces collaborations alors que les combats s’intensifient dans les provinces orientales du pays.
En réponse, le gouvernement rwandais a fermement rejeté ces accusations, affirmant qu’elles déforment la réalité et menacent la paix et la stabilité régionales. Le Conseil rwandais de développement, responsable des accords de sponsoring, a déclaré que ces tentatives de la RDC visaient à saper les partenariats internationaux du Rwanda par la désinformation et la pression politique. Le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda, a souligné que ces critiques ne résoudraient pas les problèmes d’insécurité dans la région et a accusé Kinshasa de fuir ses responsabilités en politisant des collaborations sportives.
Parallèlement, la situation sécuritaire dans l’est de la RDC continue de se détériorer. Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon plusieurs rapports, ont récemment pris le contrôle de villes stratégiques telles que Goma et Bukavu, provoquant des déplacements massifs de populations et des violations graves des droits de l’homme. Face à cette escalade, le président congolais Félix Tshisekedi a annoncé la formation d’un gouvernement d’unité nationale pour faire face à la crise, tandis que le Conseil de sécurité des Nations unies appelle au retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.
Source : RFI