La récente sortie médiatique de Janvier Yahouédéhou, coordonnateur des ministres conseillers, sur l’ORTB et Canal 3 Bénin, a suscité de vives réactions. En déclarant que 20 ans de prison pour Olivier Boko et Oswald Homéky, c’est peu, il a non seulement affiché une sévérité extrême, mais aussi soulevé des interrogations sur ses véritables intentions. Pourquoi une telle insistance à vouloir durcir une peine déjà lourde ? Cette posture tranche avec l’attitude généralement mesurée des membres du gouvernement, laissant planer le doute sur une éventuelle tentative de positionnement politique. Cherche-t-il à gagner du crédit auprès du chef de l’État ou de son entourage en s’érigeant en champion de la fermeté ?
Loin d’être une simple opinion, cette déclaration ressemble à un acharnement personnel contre Olivier Boko. L’histoire entre les deux hommes expliquerait-elle cette radicalité ? Des tensions passées ou des différends politiques auraient-ils marqué Yahouédéhou au point de l’amener à exprimer une absence totale de compassion ? Son intervention, loin d’être celle d’un observateur neutre, trahit une volonté de peser dans l’opinion publique en se positionnant comme un homme de rigueur absolue, quitte à ignorer la complexité du dossier et le principe fondamental d’une justice impartiale.
Enfin, cette déclaration soulève une question fondamentale : un conseiller ministériel doit-il s’exprimer comme un juge de la CRIET ? En affirmant publiquement que la peine prononcée est insuffisante, Janvier Yahouédéhou outrepasse-t-il son rôle ? Il semble prendre la place des magistrats, transformant un verdict judiciaire en débat politique. Si la justice a rendu une décision en fonction du Code pénal, pourquoi un haut responsable chercherait-il à l’alourdir davantage ? À travers ces propos, Yahouédéhou expose non seulement son opinion, mais aussi une conception inquiétante de la séparation des pouvoirs. Plutôt que d’éclairer le public, sa sortie alimente une polarisation politique dont le Bénin n’a pas besoin.