Le trophée du siècle décroché et célébré sur tous les toits par Charles Toko, alors maire de Parakou et son équipe municipale , est l’acquisition des engins lourds au profit de la ville. L’ événement en 2018 a fait l’objet d’une gigantesque célébration qui a réuni à la place Tabéra, autorités politiques, chefs religieux et coutumiers, faiseurs d’opinion, bref une foule importante des forces vives de la cité des Kobourou. Acquis sur budget propre de la mairie selon l’autorité, les engins auraient coûté aux contribuables parakois une bagatelle d’un milliard six cent millions de francs CFA.
Le point des engins acquis.
Trois (03) niveleuses, deux (02) bulles, deux (02) bulldozers, deux (02) compacteurs à rouleaux, deux (02) pèles mécaniques, deux (02) chargeuses, dix (10) camions, deux (02) porte-engins, un (01) camion foreur de 150 mètres de profondeur, trois (03) vidangeurs, deux (02) camions citernes et un (01) camion relai. C’est le point d’engins acquis par la municipalité, soit une trentaine d’engins. ”changer” l’image de la cité des Kobourou , disait à l’époque l’édile lors de la réception , aux populations de la troisième ville à statut particulier du Bénin.
Une acquisition célébrée à grand renfort médiatique.
À l’occasion, tous les mots et expressions appropriés ont été utilisés pour magnifier l’achat de ces matériels roulants , annoncés salvateurs pour le développement de la commune. <<L’acquisition de ce matériel témoignagne de la détermination et du pragmatisme des autorités politico administratives de la commune. Ce materiel permettra la réalisation des grands travaux d’assainissement de la commune>> se réjouissait Djibril Mama Cissé, préfet du Borgou ce samedi 19 mai 2018; une date à écrire en lettre d’or selon l’autorité préfectorale renchérit par le député Rachidi Gbadamassi pour qui, <<l’acquisition de ces machines mettra Parakou sur orbite>>.
Plus de trois ans que l’œuvre annoncée salvatrice est réalisée. Un impressionnant parc d’engins lourds dont ne bénéficie pas la ville. Depuis la présentation à grand renfort médiatique, les machines ont disparu du parc et ne sont appercues que sur des chantiers d’autres communes contre le besoin pressant dans plusieurs quartiers de Parakou. Du premier au troisième arrondissement en passant par le deuxième, les voies secondaires végètent dans un état de dégradation avancée. Une situation entretenue depuis l’arrivée à la tête de la commune du Maire Charles Toko .
Cette thérapie posée par le Maire a mis en évidence un échec sans précédent.
Si ses prédécesseurs reprofilaient les voies à la limite des moyens dont ils disposaient , le Maire Toko à son arrivée a opté de faire les choses autrement.
Ainsi privilégie-t-il le rechargement des voies, comme touche particulière? L’autorité avait décidé de mettre en stand bye les anciennes opérations qui se faisaient sous ses prédécesseurs et a promis à la face du monde sa thérapie. Des mois voire des années sans le moindre début des actions malgré l’impressionnant parc d’engins acquis. Conséquence, mis à part l’Asphaltage, un projet gouvernemental, aucune rue n’est en chantier. La mairie, jusqu’à la fin de la gouvernance Toko, n’a pu changer cette image de la ville à travers les grands travaux d’assainissement annoncés par celui – ci. Le sujet fait objet de grogne sur les chaînes de radios locales. Les populations se plaignent quotidiennement de l’état des rues.
Quid de la mise en location des machines.
Pour la gestion des engins, l’équipe municipale dirigée par Toko, a fait appel à la création de la Société d’investissement et de développement économique et social, Sides. Une société qui, entre autres, se charge de la gestion des engins et de leur mise en location. En dehors des rares points présentés au conseil sur cette location, nul ne peut dire avec certitude ce qu’est devenu le parc de la voirie. Si en mars 2019, il a été présenté une importante somme de plus de cinq cent millions de francs comme recettes de la location des machines. Une somme qui, d’après les déclarations des autorités fait passer le budget primitif de la commune au titre de 2019 de cinq milliards à plus de six milliards de francs. En dehors de cette reddition, aucune autre n’a été effectuée, du moins officiellement. Tout un flou entoure la gestion des engins de la commune. Où sont-ils ? Pour qui ou pour quelle société travaillent-ils? Dans quel état les engins se trouvent-ils actuellement ? Depuis 2019, combien ont-ils fait gagner à la municipalité? Aucune précision à ces préoccupations et seule l’administration de Charles Toko, devenu le premier adjoint du maire Inoussa Zimé Chabi, pourra situer l’opinion.
<<L’on ne peut disposer d’une main et se servir du pied pour se gratter le corps>>, nous renseigne un adage populaire. Mais à Parakou, cette assertion semble bien loin de trouver son sens. Charles Toko en démontre le contraire. Tel un cordonnier mal chaussé, la ville de Parakou dispose théoriquement d’un grand parc d’engins lourds mais sans en profiter.
Le Parakois