Le procès d’Olivier Boko et de l’ancien ministre des Sports, Oswald Homeky, accusés de tentative de coup d’État, entre dans sa quatrième journée ce mardi 28 janvier 2025. Après les révélations du colonel Tévoédjrè, plusieurs témoins clés ont livré leurs versions des faits devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Gardien, chauffeur, comptable, gérant de société et fonctionnaire de l’ANATT : chacun apporte un nouvel éclairage sur cette affaire explosive.
Une nuit inhabituelle à la résidence d’Homeky
Basile Agbohounzo, agent de sécurité, décrit une soirée du 23 septembre 2024 hors du commun. Ce soir-là, son employeur lui ordonne de ne pas déranger certains visiteurs et interdit l’enregistrement de leurs entrées. Peu après, une Range Rover immatriculée au Togo fait une brève apparition, suivie du colonel Tévoédjrè, qui arrive à pied, accompagné de loin par un véhicule. Plus tard, des agents de la brigade criminelle débarquent, sans que les gardiens ne sachent encore ce qui se trame.
Un chauffeur au cœur des déplacements suspects
Ganiou Sanoussi, chauffeur du couple Homeky, raconte ses multiples courses, notamment vers Lomé et chez Olivier Boko. Un épisode intrigue particulièrement : il aurait conduit un véhicule Prado dont les plaques ont été retirées dans un garage à Zongo sur instruction de son patron. Pourtant, il jure ignorer le lien entre cette voiture et l’accusation de coup d’État.
Les coulisses d’un système financier opaque
Sonagnon Gbemondji, directeur des titres de transport à l’ANATT, explique la stricte réglementation en vigueur : un véhicule ne peut circuler sans plaques sous peine d’arrestation. Pourtant, des transactions suspectes remontent à la surface.
Corneille Gbaguidi, gérant d’une société créée au nom de Rock Nieri, se dit surpris d’être impliqué dans cette affaire. Il se contente, selon lui, de signer des chèques sans connaître l’utilisation réelle des fonds.
Adjigbekin Crépin, comptable et collaborateur de Rock Nieri, révèle quant à lui avoir retiré 600 millions FCFA entre juin et septembre 2024. En trois mois, environ 2,5 milliards FCFA auraient été encaissés. Des sommes astronomiques, dont il ignore la finalité, bien que certaines aient été remises à un certain Ricardo.
Des révélations qui sèment le doute
Si tous les témoins clament leur ignorance des faits reprochés à Homeky et Boko, leurs déclarations laissent entrevoir des pratiques troublantes : rendez-vous nocturnes, véhicules sans plaques, mouvements financiers colossaux… Alors que la CRIET poursuit son instruction, le mystère s’épaissit autour de ce dossier explosif.
Le procès se poursuit, et chaque jour apporte son lot de révélations. Que cache réellement cette affaire ? Qui tire les ficelles ? La vérité finira-t-elle par éclater ?