Le procès de l’ancien ministre Oswald Homéky et de l’homme d’affaires Olivier Boko s’est ouvert ce mardi à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Dès les premières heures, les débats ont pris une tournure houleuse, principalement sur la régularité de la composition de la Cour. Les avocats de la défense ont dénoncé une irrégularité, arguant que la loi exige une composition de cinq membres, alors que la Cour n’en compte que trois. Cette contestation a été balayée par le procureur spécial, Mario Mètonou, qui a justifié la situation par une pénurie de magistrats et une pratique institutionnelle en vigueur depuis des années.
Malgré les explications avancées par le ministère public, la défense est restée ferme. Pour les avocats des accusés, la loi ne saurait être contournée sous prétexte de contraintes logistiques. « La pratique ne peut pas primer sur la loi », a martelé Me Kato Atito, pointant une violation de l’article 254 du code de procédure pénale. Ces désaccords ont conduit à une suspension de l’audience, après laquelle la Cour a rejeté les requêtes de la défense et validé sa composition. Cette décision a exacerbé les tensions, Me Ayodélé Ahounou dénonçant une atteinte à l’équité et un manque de sécurité pour les accusés face à une présidence de la Cour perçue comme proche du pouvoir.
Face à ce qu’ils considèrent comme des conditions de procès inéquitables, les avocats des accusés ont pris la décision spectaculaire de se retirer du dossier. En quittant la défense, ils ont dénoncé de nombreuses irrégularités et affirmé qu’il était devenu impossible de garantir un procès équitable. Cette volte-face laisse les accusés seuls face à la justice, dans un climat marqué par des contestations sur l’équilibre des forces au sein de la CRIET. Le procès, déjà complexe, s’annonce encore plus tendu dans les jours à venir.
Source : Grand Mono