Le gouvernement du président Patrice Talon n’a de cesse de clamer sa victoire sur le déficit énergétique au Bénin, une affirmation souvent répétée lors des interventions publiques. L’une des déclarations les plus marquantes a été faite à Paris, devant des entrepreneurs français, où le chef de l’État assurait fièrement que le Bénin atteindrait une autosuffisance énergétique au point de fournir de l’électricité à des prix compétitifs, inférieurs à ceux pratiqués en Chine. Une ambition louable sur le papier, mais qui contraste de manière flagrante avec la réalité vécue par les Béninois au quotidien.
Des coupures fréquentes d’électricité continuent de plomber le moral des citoyens et l’économie locale, notamment dans des villes comme Malanville, Parakou ou Natitingou. Ces délestages perturbent des activités vitales dans des secteurs tels que la coiffure, la soudure et la conservation des aliments au froid. Les artisans et les petites entreprises, souvent considérés comme le poumon de l’économie informelle, subissent de plein fouet les conséquences de cette instabilité énergétique, menaçant leurs revenus et leur résilience face aux défis économiques.
En dépit des promesses de modernisation des infrastructures et de diversification des sources d’énergie, la situation met en lumière des lacunes importantes dans la planification et la mise en œuvre des réformes énergétiques. Les centrales thermiques, censées répondre à une partie de la demande nationale, peinent à fonctionner à pleine capacité, et l’approvisionnement en énergies renouvelables reste marginal. Une stratégie énergétique ambitieuse mais inadéquatement exécutée semble être la cause principale de ces dysfonctionnements.
Les citoyens, qui espéraient une réelle amélioration, expriment leur frustration face à ces contradictions entre discours et réalité. Si la “rupture” promettait de transformer profondément le secteur énergétique, force est de constater que ses résultats, jusqu’à présent, peinent à convaincre. Pour restaurer la confiance, le gouvernement doit adopter une approche plus transparente, accélérer les investissements dans les infrastructures et garantir un suivi rigoureux de la gestion énergétique.