Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), dirigé par Maurice Kamto, a déposé une plainte auprès du tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif contre trois membres influents du Conseil constitutionnel camerounais. Accusant ces derniers de collusion politique et d’atteinte aux lois de la République, le MRC vise à dénoncer une possible compromission de la neutralité d’une institution censée être indépendante.
Dans une démarche inédite, le MRC traîne en justice le président du Conseil constitutionnel, Clément Atangana, ainsi que deux autres membres, Emmanuel Bonde et Adolphe Minkoa She. La plainte du MRC les accuse de « coalition contre les lois » et « empiètement sur le pouvoir législatif », des infractions qui, selon le parti, remettent en cause l’indépendance de cette haute instance judiciaire. Cette plainte survient dans un contexte où des liens de certains membres du Conseil avec des acteurs politiques sont de plus en plus évoqués.
Des sources proches du dossier indiquent que le président du Conseil, Clément Atangana, aurait participé à un rassemblement de soutien au président Paul Biya, un acte interprété par le MRC comme une collusion flagrante avec le pouvoir en place. Emmanuel Bonde, quant à lui, est accusé de liens étroits avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), tandis qu’Adolphe Minkoa She serait critiqué pour sa nomination dans une structure sportive nationale, renforçant ainsi les soupçons de partialité politique.
Face à ces accusations, le MRC, par l’intermédiaire de son avocat, Me Hippolyte Meli, exige que les trois membres incriminés se mettent temporairement en retrait de leurs fonctions. Le parti espère ainsi préserver la crédibilité du Conseil constitutionnel, une institution centrale dans la préservation de la démocratie camerounaise et le bon déroulement des processus électoraux.