La scène politique béninoise retient son souffle. La brouille entre le président Patrice Talon et son ancien bras droit, Olivier Boko, vient de franchir un cap majeur avec l’entrée en scène de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Le procureur spécial de cette juridiction redoutée s’est prononcé sur le dossier, mais l’opinion publique s’interroge déjà : que se passera-t-il ensuite ? Quelles seront les retombées de cette crise qui semble s’incruster dans les hautes sphères du pouvoir ?
La gestion de cette crise interne par le gouvernement Talon reste un mystère. Les observateurs de la scène politique béninoise se demandent si ce conflit pourrait ébranler la solidité apparente du régime. Alors que la Criet s’est illustrée dans le passé par des décisions surprenantes, notamment dans des affaires médiatisées comme celle de Steve Amoussou, il est légitime de se demander si la même clémence pourrait être appliquée dans ce dossier brûlant. Y aura-t-il des compromis ou des règlements de comptes au sommet de l’État ?
Les tensions internes au sein du camp présidentiel semblent atteindre un point de rupture. Olivier Boko, figure influente dans les cercles du pouvoir béninois, compte de nombreux alliés. Que ce soit au gouvernement, dans les rangs de l’armée, au parlement ou même au sein des mairies, ses soutiens sont bien établis. Comment ces liens affecteront-ils le Landerneau politique béninois ? Une fissure dans l’unité de la mouvance pourrait-elle permettre à l’opposition de reprendre du terrain ou de redistribuer les cartes du jeu politique ?
Le silence du président Talon, pour l’instant, est aussi stratégique que lourd de sens. Il pourrait annoncer une manœuvre habile pour contenir les dissensions ou, au contraire, signaler une fragilité grandissante au cœur de son administration. L’intervention de la Criet marque peut-être le début d’un épisode décisif pour l’avenir politique du pays.
L’impact de cette affaire dépasse les frontières de la présidence. La stabilité politique du Bénin est en jeu, et ce bras de fer entre deux figures majeures du pouvoir pourrait bien redéfinir l’avenir politique du pays dans les mois à venir.
L’opinion publique, elle, est en attente.