A Sô-Ava dans le sud du Bénin la mise en œuvre de la nouvelle politique nationale de santé communautaire opère des changements dans le comportement des populations face au paludisme, une maladie endémique dans la localité et qui,selon le ministère de la Santé, a constitué la première cause de consultation et d’hospitalisation dans le pays en 2021 avec 43,5% dans la population générale et 49,4% chez les enfants de moins de cinq ans.
« Désormais, lorsqu’un enfant est soupçonné d’être atteint de paludisme il nous suffit d’appeler le relais communautaire. Si nécessaire, l’enfant est ensuite envoyé au centre de santé. Avant, on perdait un temps précieux à essayer de soigner nos enfants nous-mêmes », témoigne Sènami, une vendeuse de galettes et mère de sept enfants. Selon elle, ce changement est le résultat de la présence régulière des relais communautaires auprès de la population. Fort de leur proximité avec les habitants et de leurs connaissances des réalités locales ces derniers leur fournissent des informations essentielles sur la maladie.
En cette saison pluvieuse où le paludisme connaît une recrudescence en raison de nouveaux gîtes larvaires, Irène Egbede, relais du village de Sindomey, Grappe 1 ne cesse de sensibiliser sa communauté sur les comportements à adopter pour sa prévention.
« Par la sensibilisation, nous les emmenons à se protéger et à protéger leurs enfants surtout. Nous leur recommandons de dormir sous des moustiquaires, d’éliminer les eaux stagnantes et de nettoyer leur environnement», explique Irène Egbede.
Et le message passe. La trentaine, Dossi, une vendeuse de poisson frit à Sindomey témoigne : “Récemment, l’un de mes enfants est tombé malade. Je n’ai pas hésité à appeler le relais communautaire et grâce à elle, j’ai pu emmener mon enfant rapidement au centre de santé où il a été pris en charge. Aujourd’hui, il est guéri et se porte très bien”.
Flore NOBIME