Une conférence nationale de haut niveau pour une transhumance apaisée et prospère en RCA a eu lieu le 15 mai à Bangui. Elle a été présidée par le Président centrafricain, Faustin Archange Touadéra. Cette conférence nationale, organisée par le gouvernement centrafricain et la Mission des Nations Unies en Centrafrique (Minusca), a pour but de passer en revue les problèmes liés à la transhumance en République Centrafricaine.
Depuis une décennie, la transhumance constitue l’une des sources d’insécurité de ce pays qui dispose d’environ 16 millions d’hectares de pâturage. L’absence d’une gestion efficace et équitable participe à alimenter la résurgence des conflits, avec un impact conséquent sur la protection des civils et les relations intercommunautaires. Pour le Président Touadéra, cette conférence est une rencontre historique qui offre l’opportunité de mener des réflexions approfondies.
«Je suis convaincu que le processus que nous lançons aujourd’hui nous donnera l’occasion de définir des orientations et des directives claires concernant la réglementation relative à la transhumance paisible. En ce qui me concerne, je vous assure dès à présent de ma totale disponibilité pour la mise en œuvre des recommandations qui seront adoptées lors de ces travaux, a expliqué le chef de l’Etat qui a également exhorté les partenaires à apporter leur soutien tout au long de ce processus.»
Il existe deux types de transhumance. Celle qui est interne et qui consiste en des mouvements à l’intérieur du territoire. La seconde est appelée transhumance transfrontalière. Elle se déroule au-delà des frontières du pays avec les bergers venant du Cameroun, du Tchad, du Soudan et du Soudan du Sud. Ce type de transhumance a lieu principalement entre mai et juin ainsi qu’entre octobre et novembre.
Selon Valentine Rugwabiza, la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies en RCA, la réussite de notre quête collective d’une transhumance pacifique et sécurisée porteuse de dividendes perceptibles et contribuant au développement des Centrafricains et de la Centrafrique dépendra de la coordination effective de son organisation et de la direction stratégique du Gouvernement.
Les recommandations de cette conférence permettront au département de l’Élevage et de la Santé Animale de mieux organiser la gestion de la transhumance. En effet, celle-ci a des retombées économiques pour l’État mais engendre également des préoccupations sécuritaires, notamment en raison de la violence qui y est associée.
Les déplacements saisonniers des animaux et de leurs bergers en dehors de leurs espaces d’origine à la recherche de pâturages et points d’eau situés sur d’autres terroirs, suivis d’un retour dans la zone d’origine, causent toujours d’énormes dégâts ainsi que des mésententes entre les bergers et les agriculteurs parfois jusqu’à générer d’importants conflits coûtant parfois des vies.
Annela Faustina NIamolo