Le vendredi 19 avril, l’embarcation appelée baleinière transportait plus de 300 personnes, bien au delà de sa capacité, et se dirigeait vers Mokelo, un village à 45 kilomètres de Bangui la capitale du pays, pour assister aux funérailles du chef du village.
Le bateau a chaviré quatre minute après son départ d’après Maurice Kapenya, qui était sur les lieux. «Je n’ai pas pu embarquer dans la baleinière je les suivait avec une petite pirogue et quatre minutes après la baleinière s’est divisée en deux. J’étais paniqué parce que ma sœur était aussi dans la baleinière avec les autres habitants, on s’est battu et avions fait sortir les premières victimes avec nos pirogues et les moyens de bord, et c’est dans la soirée qu’on a retrouvé le corps de ma sœur», relate Maurice Kapenya.
Il poursuit la voix serrée «On était paniqué par les cris, les pleurs, les appels au secours et des prières à l’instant ou la baleinière à craquer».
24h après la protection civile continue de repêcher les corps.«On a pu extraire 58 corps, sans vie. On ne connaît pas encore le nombre total de personnes qui sont sous l’eau», a déclaré Thomas Djimasse, le Directeur de la protection civile.
Dans une allocution, le porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, a fait état « d’un bilan provisoire d’au moins 30 personnes décédées, des disparus et plusieurs blessés ».
«Le gouvernement adresse ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées», poursuit-il avant d’annoncer l’ouverture d’une enquête «pour déterminer les causes de ce drame ainsi que les responsabilités» ainsi que la mise en place d’un “dispositif exceptionnel de soutien aux familles des victimes”, sans plus de détails.
Les conducteurs de moto taxis ont joué le rôles de transporteurs des victimes dans les hôpitaux avant l’arrivée de l’amphibien de la protection civile. Francis Maka, « j’ai emmené plus de dix personnes à l’hôpital communautaire et c’était gratuitement face à ce drame. Parmi les victimes que j’ai transportées deux ont perdus la vie au cours de chemin.», confie-t-il.
24h après, une trentaine de familles attendent patiemment que les pêcheurs de sables et piroguiers ressortent les corps des membres de leurs familles. Martine assise par terre a le regard fixé sur le fleuve. «Ma grande sœur avait aussi embarqué dans la baleinière et nous avons fait le tour des hôpitaux et morgues on l’a pas retrouvée, c’est depuis 11h que j’attends le piroguier qu’on a payé pour rechercher le corps.»
Aucun bilan définitif n’est pour l’heure disponible. Des familles continuent de venir au bord de la rivière, monnayant les services des piroguiers pour la recherche de leurs proches toujours portés disparus.
Annela Niamolo