La campagne électorale pour le compte des législatives et régionales du 29 avril vient d’être lancée au Togo ce samedi 13 avril 2024. Cette campagne s’ouvre alors que l’opposition continue d’être vent debout contre la nouvelle constitution et s’est même vue interdite de manifester contre celle-ci vendredi 12 avril.
Après un premier report, les législatives et régionales au Togo ont été reprogrammées pour le 29 avril 2024. Les députés élus à l’issue de ces législatives devront choisir le nouveau président conformément à la nouvelle constitution adoptée le 25 mars et qui a fait basculer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. Les deux prochaines semaines de campagne seront particulières pour le Togo. En plus de la particularité de ces législatives, ces régionales sont les toutes premières de l’histoire du Togo.
Malgré la volonté du président Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005, de faire toiletter la nouvelle constitution avant sa promulgation, l’opposition continue de s’opposer. Elle y voit “un coup d’Etat constitutionnel” de l’actuel président pour perdurer au pouvoir.
Manifestation interdite…
Pour aller contre cette nouvelle constitution, les partis de l’opposition et la société civile avaient programmé la tenue d’une manifestation à Lomé ces vendredi 12 et et samedi 13 avril alors que les manifestations de rues sont interdites depuis 2022. Une attaque au grand marché de Lomé lors d’une manifestation avait occasionné la mort d’un gendarme.
Vendredi à la mi-journée, Voa afrique affirme que Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et Paul Dodji Apévon, président des Forces Démocratique pour la République (FDR), se sont rendus sur le lieu de rendez-vous de la manifestation au quartier Bè-Gakpoto et ont constaté la présence d’une trentaine de gendarmes qui leur ont rappelé l’interdiction de la manifestation. Après un court échange avec les forces de l’ordre, les leaders de l’opposition ont décidé de quitter le lieu. Le président du parti des Togolais (PT) Nathaniel Olympio a déclaré à l’AFP qu’ « Aujourd’hui, la mobilisation a été laborieuse parce que depuis quelques jours, le gouvernement a déployé des forces de sécurité dans la ville de Lomé. Et c’est de nature à agir sur la mobilisation, connaissant la capacité de répression du régime ».
L’opposition compte saisir l’occasion de ces campagnes qui s’ouvrent pour dénoncer le plan machiavélique du pouvoir en place.