Les députés de la neuvième législature seront en session ordinaire le lundi 15 avril prochain. 25 points sont inscrits à l’ordre du jour de cette première session au titre de l’année 2024. Parmi ces points : la proposition de loi portant amnistie et/ou abandon de poursuites judiciaires au profit de personnalités politiques pour des faits criminels. L’information a été rendue public par le porte-parole de l’Assemblée nationale, Vitali Boton, dans l’après-midi de ce jeudi 11 avril, lors d’une conférence de presse animée à Porto-Novo.
L’examen de cette loi d’amnistie sonne comme une victoire pour le parti de l’opposition Les Démocrates qui a dès le début l’a portée. Au nombre des principaux bénéficiaires de cette amnsistie, Reckya Madougou et le professeur Joël Aïvo, condamnés respectivement à 20 ans et 10 ans d’emprisonnement pour des accusations de financement du terrorisme et de blanchiment de capitaux. Le parti Les Démocrates affirme que la détention de ces figures politiques est politiquement motivée. Il milite également pour le retour des “exilés” politiques tels que Komi Koutche, Sébastien Ajavon et Valentin Djenontin dans leur pays d’origine.
Cette initiative est au cœur des préoccupations du parti Les Démocrates, comme l’a souligné Boni Yayi, élu à sa tête en octobre 2023, en déclarant : “Prenons solennellement ensemble aux côtés de notre peuple l’engagement de lutter sans désemparer pour la libération des détenus politiques et le retour sans condition des exilés politiques”.
Par ailleurs, il est peu probable que la proposition de loi spéciale d’amnistie soit adoptée, à moins que l’opposition numériquement faible (28 députés sur 109) parvienne à convaincre leurs homologues de la majorité. La proposition a déjà été rejetée par la Commission des lois de l’Assemblée nationale le mercredi 3 janvier dernier, avec 17 voix contre et 6 pour.
Le président Patrice Talon s’est également opposé ouvertement à cette proposition d’amnistie. Lors d’une sortie médiatique mémorable le samedi 23 décembre, il a qualifié la demande d’amnistie de “folklorique” et a parié que “même si le parlement était composé à 100 % des Démocrates, une telle loi d’amnistie ne pourra pas être votée”.
Anselme ORICHA