L’élection présidentielle au Bénin approche à grands pas. Les béninois en âge de voter, comme en 2016 sortiront à nouveau, cinq ans après, pour élire leur nouveau président ou renouveler le mandat du chef de l’état Patrice Talon. A environ sept mois de ce challenge électoral, l’on note déjà des prémices d’une organisation. Désignés pour siéger au Conseil d’Orientation et de Supervision de la liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi), les représentants du parlement prêtent serment devant la Cour Constitutionnelle ce jeudi 6 août 2020. Leur mission principale reste l’actualisation du fichier électoral national. Mais un fichier électoral pour quelle fiabilité ?
Si des appels se multiplient et se cristallisent de plus en plus pour le saut du parrainage introduit dans les textes électoraux par la rupture sans large débat au sein de la classe politique béninoise, il est à observer que les éléments de bloquage susceptibles de créer des querelles pré ou post électorales vont bien au-delà du système de parrainage. Et pour cause. L’élaboration du fichier électoral confiée à un Cos/Lépi où l’absence du débat est probable en raison des membres qui le composent.
Neuf (09) députés issus d’une assemblée nationale où la contradiction s’est fait rare depuis son installation mano militari, ajoutés à deux (02) autres cadres à savoir les directeurs de l’Insae et du service de l’état civil, tous mouvanciers. En contradiction à la loi qui prévoit la présence au sein de l’institution des parlementaires aussi bien de la mouvance que de l’opposition.
Mais cette opposition se trouve absente dans cette sixième mandature. Tous, ne jurent que par la rupture, soutenant ainsi le chef de l’État Patrice Talon qui pourrait chercher à rempiler ou proposer son dauphin au cas où il choisirait de ne plus se présenter. Comment peuvent travailler alors, en toute impartialité des députés du même courant politique de sorte à garantir un fichier électoral qui parait déterminant dans tout scrutin ? Élaboreront-ils une liste qui les desservira eux-mêmes, ou à la limite leur mentor ?
Une évidence se dégage toutefois. Le chef de l’État actuel du Bénin s’est toujours fait entourer des hommes de confiance qui ne tiennent que le même discours politique. La fiabilité du répertoire des électeurs semble inévitablement hypothéquée. Ce qui présage d’une nouvelle croix pour l’opposition déjà perçue par plusieurs observateurs comme cheval non partant pour l’élection présidentielle à cause des parrains qu’elle pourrait bien manquer. La transparence électorale ainsi que le jeu démocratique crédible, si les choses restent en l’état, sont en passe de ne plus être au rendez-vous, comme en 2019.
Mais si le calme semble caractériser les milieux politiques, il est à craindre que ce silence ne soit l’arbre qui cache la forêt.
Loukoumane WOROU TCHEHOU
Comment je peux faire pour renouveler mon LEPI parceque je suis au Ibèju Lekki Lagos Nigeria