Le prix du casque a connu une hausse à Parakou depuis le début de la répression policière contre le non-port de casque par le conducteur et son passager. Sur le marché, les acheteurs se plaignent de cette hausse pendant que les vendeurs se frottent les mains.
Avant le 1er mars, date du démarrage de la repression policière pour non port de casque au Bénin, Odilon empruntait le casque de son petit frère pour se déplacer. Odilon est un jeune photographe parakois âgé d’environ 23 ans. Il habite à Okédama un quartier du premier arrondissement de Parakou. Mais, depuis que la répression a commencé son frère lui a repris son casque pour se mettre en règle. Odilon a donc voulu se procurer un casque. Sauf que, sur le marché, les prix des casques ont explosé. « La semaine dernière, j’ai pris pour moi à 15 000 francs », confie-t-il. Bien qu’il sache que ce prix est très élevé. Il a préféré faire ce sacrifice pour avoir un casque de meilleure qualité et éviter les ennuis avec la police.
Postés aux principaux carrefours de la cité des Kobourou, les policiers arrêtent presque chaque jour les motocylistes récalcitrants. C’était le cas de Rodrigue. La vingtaine, il a été arrêté au carrefour Hubert Maga de Parakou à l’entrée sud de la ville, le dimanche 03 mars. Lui, il portait un casque, mais la personne qu’il a remorquée derrière sa moto, n’en portait pas. Pour reprendre sa moto, les agents de police lui ont dit quoi faire. « Ce dimanche là, les policiers m’ont obligé à acheter le casque avant de récupérer la moto. Et j’ai dû acheter un non loin du carrefour Hubert Maga à 8 000 Fcfa ».
Les prix des casques varient désormais de 9 000 à 15 000 francs en fonction de leur qualité. C’est deux fois plus qu’avant la répression. « Casque est cher maintenant hein », lance un vendeur de casques d’origine nigériane situé au quartier Zazira à un client. Malgré les supplications de ce dernier pour obtenir le casque à 6 500, le vendeur refuse de descendre en dessous de 9 000. Pour lui, c’est le prix le plus acceptable aujourd’hui. Il soutient que chez d’autres vendeurs, le casque coûte 12 000 francs pour convaincre l’acheteur.
Moustapha, un jeune étudiant béninois d’origine Nigeriane est grossiste de casque. Il fait aussi de bonnes affaires depuis près de deux semaines. La semaine dernière, il a vendu des casques qu’il venait de recevoir du Nigeria à 6 000 Fcfa au revendeur au prix, mais à sa grande surprise, ceux-là qui ont acheté chez lui sont allés revendre au prix double. « Au Nigeria, le casque était à 4 500 Fcfa jusqu’à la semaine dernière. Pour l’envoyer au Bénin, le conducteur nous a pris 300 Fcfa sur un seul casque. Ici, nous avons revendu à 6 000 Fcfa, après, j’ai appris que certains ont revendu à 12.000 », nous a-t-il expliqué.
Mais actuellement, d’après ce dernier, le prix aurait augmenté au Nigeria, « comme ils ont appris l’information sur la répression qui se fait au Bénin, le prix est passé à 8 000 Fcfa au Nigeria » nous apprend-il. Il pense d’ailleurs que si le prix du casque est aussi élevé, c’est parce que beaucoup de revendeurs veulent profiter de la situation pour se faire de l’argent.