Arrêté le dimanche 3 mars dernier alors qu’il s’apprêtait à voyager à Douala au Cameroun, Crepin Mboli-Goumba président du parti politique PATRIE et Coordonnateur du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) est poursuivi pour “Diffamation et outrage à magistrats.” Après être pris à la justice centrafricaine, affirmant qu’elle était “corrompue jusqu’au plus haut sommet de la hiérarchie” lors d’une conférence de presse animée le 21 février dernier.
Pendant l’audience mardi 5 mars à Bangui, le prévenu pas encore inculpé Mboli-Goumba déclare “Je me suis mentalement préparé à subir tout ce qui suivra ce procès en dénonçant le dysfonctionnement de la justice centrafricaine et en me mettant en garde à vue avant la notification de la garde à vue.”
Après deux heures de débats contradictoires et 30 minutes de concertation, le doyen des juges Mathieu Nana Bibi a déclaré : “Le prévenu Mboli-Goumba, après la demande de renvoi à huitaine de ses avocats, le prévenu Crépin Mboli-goumba est mis en liberté provisoire avec interdiction de sortir du périmètre de Bangui.”
Au sortir de l’audience, maître Nicolas Tiangaye, un des avocats de Crépin Mboli-Goumba se réjouit “Ma réaction est une réaction de satisfaction. Je voudrais ici rendre hommage au tribunal qui a accepté cette demande de mise en liberté provisoire. Je pense que c’est un honneur pour notre justice et je pense que le procès qui va se dérouler le 13 mars se fera dans la sérénité pour que triomphe la force du droit sur le droit de la force.”
Sourire aux lèvres, l’air un peu fatigué, Crépin Mboli-Goumba quitte le tribunal hautement sécurisé par les forces de l’ordre en voiture personnelle, sous les cris de joie de ses partisans.
Pour l’instant, Mboli-Goumba a 16 avocats, dont Maître Nicolas Tiangaye, Sombo Dimbele, Innocent M’Poko. Les avocats se constituent encore en bloc pour sa défense.
Le procès aura lieu le 13 mars, toujours en audience publique, mais le passeport de Mboli-Goumba est toujours retenu par la justice.