Depuis avril, plus de 38 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, dont 6 235 rapatriés spontanés centrafricains provenant du Tchad, ont trouvé refuge dans la Sous-préfecture de Paoua, Préfecture de la Lim-pende, en République centrafricaine (RCA). Ces personnes se trouvent parmi les plus vulnérables du pays et ont désespérément besoin de protection et d’assistance.
Face à cette situation critique, le gouvernement a pris des mesures pour relocaliser les demandeurs d’asile dans la localité de Betoko, en partenariat avec des organisations humanitaires. À ce jour, 1 912 demandeurs d’asile ont été enregistrés par le HCR avec la biométrie. La relocalisation à Betoko a été facilitée par le HCR et ses partenaires. Un total de 779 personnes (275 ménages) y vivent à ce jour.
Pour répondre aux besoins essentiels, des documents familiaux et des cartes d’assistance ont été délivrés et distribués, permettant ainsi aux familles de bénéficier de l’assistance nécessaire. De plus, environ 304 enfants tchadiens sont inscrits dans les écoles publiques, et 61 dans les écoles secondaires des différentes communautés d’accueil autour de Betoko. Malgré ces avancées, l’accès à une éducation de qualité reste une préoccupation majeure dans la région. Ce que déplore Enock Dinguembeye un demandeur d’asile.
“Nous sommes très honorés de votre présence à nos côtés depuis avril 2023. Nous remercions le gouvernement centrafricain, la population centrafricaine ainsi que les ONG qui s’occupent de nous. Nous sollicitons un appui pour la construction en matériel semi-durable de nos habitations. De plus, nous vous prions de penser à l’avenir des jeunes demandeurs d’asile qui doivent poursuivre leurs études au lycée et à l’université. Nous adressons nos remerciements à l’ONG PAM pour l’alimentation. La population tchadienne est à 80% composée de cultivateurs, et une approche cultivatrice visant à l’autonomisation de chaque famille serait la meilleure option.”
En vue d’améliorer les conditions de vie, 400 abris d’urgence et des blocs de latrines ont été construits à Betoko par les organisations humanitaires qui fournissent aussi 12 000 litres d’eau par jour pour répondre aux différents besoins des ménages relocalisés depuis Markounda et d’autres villages voisins le long de la frontière avec le Tchad.
Le représentant de l’UNHCR Fafa Olivier Attidzah répond
“nous sommes conscients que vous traversez une situation que vous n’avez pas choisie. Nous tenons à vous assurer de tout notre soutien, ainsi que celui des autorités et de la population centrafricaine. Nous mettrons tout en œuvre pour prendre soin de vous pendant votre période d’asile. En tant que demandeurs d’asile, vous avez des droits et des devoirs. Je vous invite à promouvoir la paix et la cohésion sociale avec ceux qui vous ont accueillis, afin de rendre votre séjour aussi agréable que possible. Les demandes présentées par le préfet reflètent les vôtres. Nous nous engageons à travailler sur ces demandes et à faire de notre mieux pour y répondre, afin que vous puissiez vivre ici comme au Tchad.”
Face à cette crise humanitaire, les efforts conjoints des autorités locales et des partenaires humanitaires visent à offrir un soutien vital aux demandeurs d’asile, tout en travaillant à améliorer leurs conditions de vie et à assurer leur protection.
Annela NIAMOLO