Le 06 Janvier 2022 reste un triste souvenir à Akaradè dans l’arrondissement d’Alédjo, commune de Bassila, région de la Donga. Un jeune suspecté d’être un homosexuel a été tué suite à une vindicte populaire. Tout est parti d’un constat des habitants de ce village : Un attachement entre le nommé S. MADJIDOU et R. Mohamed.
(Résultats de nos enquêtes).
Après les cours et autres travaux champêtres, les deux jeunes se rendaient mutuellement visite. Selon les témoins, il arrivait que l’un passe parfois la nuit chez l’autre. Chose non inquiétante, assurent les témoins vu qu’au village, les enfants d’un même âge peuvent vivre aisément là où ils veulent. Pourvu que les parents soient informés d’avance. Les parents de ces deux jeunes n’étaient souvent pas informés de là où ils sont et ceux qui les occupait après les cours.La goutte d’eau qui fera déborder le vase, c’est la découverte de ces deux jeunes S. MADJIDOU et R. MOHAMED dans une position suspecte dans l’après midi de ce 06 Janvier 2022 chez ce dernier.
En effet dans l’après midi de ce 06 Janvier, la musique était assourdissante dans la chambre du nommé R. Mohamed. Ce qui dérangeait la quiétude des habitants de la maison. Malgré plusieurs interpellations, pas de réponse pour diminuer le volume de la musique. C’est ainsi que l’un des habitants de la maison voisine qui guettait la moindre occasion pour châtier R. MOHAMED pour sa liberté de vivre, s’invita aussitôt et propose de déverrouiller la porte de la chambre où la musique était d’un niveau dérangeant. Personne ne s’étant pas opposé à cette proposition, le visiteur utilise un coup de pilon pour briser la clé de la porte. À sa surprise, il retrouve R. Mohamed et son ami du même sexe que lui dans une position qu’il qualifie de suspecte. Il alerte aussitôt tous les riverains à venir aussi être témoins aussi de ce qu’il venait de découvrir. Telle une trainée de poudre, pratiquement tout le village s’invita. Les deux jeunes ont d’abord été copieusement frappés et agressés physiquement. Des paires de gifle, des coups de poing, des ceintures et bâtons, rien n’a été oublié pour une punition à la hauteur de l’acte pour lequel les deux victimes sont suspectés.
La police étant à plusieurs kilomètres du village où le réseau de la téléphonie est presque inexistant, il fallait utiliser un vélo ou une moto pour l’appeler à venir intervenir. Cette option est très vite rejetée par le public surexcité à tuer les deux suspects. Ils sont frappés, humiliés à travers des tortures physiques. “Tuons les avant que la police n’arrive” “Éliminons les une fois pour de bon, ils sont une honte pour nous” “Finissons avec eux” scandaient le public. Pendant ce temps, S. MADJIDOU qui réagit à ces menaces verbales, fonça sur le public avec force dans l’intention de se frayer un chemin. Sa réaction verbale suite aux menaces déchaîne davantage la colère du public qui réussit à mettre en exécution les menaces proférées. Il est lynché à mort. R. Mohamed qui plutôt n’a réagit à aucune menaces verbales, malgré ses blessures physiques, se confond mystérieusement au public et disparaît dans la nature.
Sa chambre sera minutieusement fouillée ainsi que la maison où il habite pour le retrouver et le soumettre certainement aussi à la vindicte populaire. Rien ! Certains confirment qu’ils l’auraient aperçu dans la brousse le lendemain c’est à dire le 7 janvier 2022 très tôt le matin en direction d’un village voisin.
Il demeure introuvable jusqu’à ce jour.
Rappelons que R. Mohamed est jeune béninois né en juin 1989 à Akarade, une localité située dans la commune de Bassilla, dans le département de Donga, dans la république du Bénin (Afrique de l’ouest). Il est issue d’une famille musulmane très religieuse et conservatrice. Pour le moment, difficile de dire s’il a succombé à sa blessure quelque part où s’il est encore en vie. Toujours est il que sa famille n’a plus ses nouvelles depuis mars 2022.
Au Bénin, aucune tolérance pour le moment envers les membres de la communauté LGBTQ+. Être homosexuel est synonyme de malédiction aux yeux de la société et est sévèrement punissable par des répressions physiques et morales.