La mobilisation des communautés autour des écoles couvertes par le Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) dans le département du Couffo est une réalité à quelques jours du démarrage de l’année scolaire 2023-2024.
A Dogohoué-Fikoué et à Kaïtèmè dans la commune d’Aplahoué, constat a été fait le vendredi 8 septembre de plusieurs actions menées par les communautés afin d’assurer un repas chaud aux écoliers le 18 septembre, jour de la rentrée des classes et tout le long de l’année scolaire.
A l’Ecole primaire publique (EPP) de Dogohoué-Fikoué dans l’arrondissement de Kissamey,les parents d’élèves ne se sont accordé aucun répit pendant les vacances, se relayant au jardin scolaire pour l’entretenir et protéger les cultures des animaux.
Une initiative qui s’est révélée payante puisqu’à quelques jours de la rentrée, une quantité non négligeable de vivres a pu être récoltée et est stockée au magasin de l’école avec les vivres déjà livrés par le PAM. La récolte servira à concocter des repas nutritifs et délicieux aux élèves, rassure Blandine Dao, la directrice de l’école.
Chevilles ouvrièresde la cantine, les cuisinièresont réaffirmé leur engagement à retourner aux fourneaux pour le bonheur des élèves.Bénévoles, elles ont promis, par la voix d’Esse Nondi, à continuer de jouer leur partition pour accompagner, à leur niveau, le PNASI.
« La communauté nous aide. Elle est toujours à nos côtés », a salué Blandine Daonon sans se réjouir de la prise de conscience de la communauté à travers des actions et des engagements qui annoncent des lendemains encore meilleurs pour les performances de l’école.
Al’EPP Kaïtèmè dans l’arrondissement d’Aplahoué, c’est à travers une série d’actes que le bureau de l’Association des parents d’élèves (APE)et l’ensemble de la communauté ont tenu à marquer leur engagement à accompagner le programme des cantines scolaires. « L’année dernière, ils ont vendu du bois de teck et ont mis à notre disposition des fonds pour démarrer les activités de la cantine », a déclaré Pierre Satchi, le directeur qui s’est satisfait de la mise à disposition des vivres du PAM. Une partie des fonds reçus de la communauté est destinée à l’achat des condiments, ce qui garantit l’ouverture de la cantine lundi prochain.
La communauté de Kaïtèmè s’est aussi mobilisée pendant les vacances pour récolter un champ de maïs au profit de la cantine.
Donald Madégnan, Chef de l’antenne du PAM dans le Couffo
Le chef de l’antenne du PAM dans le Couffo revient dans cette interview sur les dispositions prises pour assurer aux écoliers bénéficiaires du PNASI dans leur Couffo un repas chaud lundi prochain, jour de la rentrée scolaire. Il apprécie aussi la mobilisation des communautés autour des cantines scolaires.
Quand les écoliers du Couffo auront-ils leur premier repas au titre de l’année scolaire 2023-2024 ?
La rentrée scolaire aura lieu le lundi 18 septembre 2023 et à cette date, toutes les 519 écoles que nous assistons dans le Couffo pour près de 133.000 bénéficiaires auront leur repas ce premier jour de classe. Les dispositions sont prises à cet effet.
Peut-on avoir une idée desdites dispositions ?
Aujourd’hui nous avons 450 écoles sur les 519 qui ont déjà reçu les vivres au niveau de leur magasin dans les écoles et nous sommes à pied d’œuvre. Une dizaine de camions sont annoncés et en route vers les écoles et nous restons persuadés que d’ici le mardi 12 septembre, les 519 écoles seront bouclées.
Aujourd’hui nous sommes à un taux de mise en place de vivres dans les écoles de plus de 80% et nous espérons que les trois ou quatre derniers jours qui viennent nous permettrons de livrer toutes les écoles et d’atteindre les 100%.
Les communautés se sont mobilisées pour mettre à la disposition des cantines des vivres issus des jardins et champs scolaires. Qu’est-ce qui a été fait pour qu’on en arrive là ?
Pour y arriver, le PAM a travaillé en tandem avec les communautés. Nous les avons responsabilisées davantage et leur avons expliqué leur rôle et leurs responsabilités dans la mise en œuvre de ce programme qui est suffisamment holistique et prend en compte non seulement les enfants, mais aussi les questions de champs et jardins scolaires.
C’est le lieu pour nous de remercier ces communautés qui s’activent et s’impliquent. Elles entretiennent les jardins, accompagnent tout ce qui est initiative en appui au bon fonctionnement des cantines. Nous essayons d’associer toutes les parties prenantes pour la réussite du programme au niveau du département.
Quel est l’état de la mobilisation communautaire dans le département ?
Dans les 6 communes du Couffo, nous avons un taux de mobilisation allant jusqu’à 75% avec des disparités intra communales. Avec l’appui du préfet du département et des deux ONG partenaires du PAM dans le Couffo, nous avons élaboré un plan d’actions communautaires qui va nous permettrecette année scolaire, plus que par le passé, de pénétrer davantage la communauté, d’expliquer le bien-fondé du programme. Dans les aspects de désengagement progressif, nous allons leur expliquer leur rôle et leur niveau d’implication afin que ce programme, in fine puisse avoir ce que nous attendons, l’appropriation au plan local.
Quel appel lanceriez-vous aux communautés ?
Je les invite à maintenir le cap, à continuer à accompagner les directeurs, les comités de gestion et les membres des bureaux APE pour qu’au niveau de chacune des 519 écoles du Couffo, la rentrée du 18 septembre soit une réalité dans toutes les écoles et qu’aucun effort ne soit ménagé pour faire de la cantine une réalité dans le Couffo.