La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a décidé ce jeudi 10 août à Abuja, d’activer sa force en attente pour une intervention militaire au Niger. Avec cette décision, la menace d’un embrassement du pays dirigés par des militaires depuis le 26 juillet s’accroit. Surtout au sein de la diaspora nigérienne en France.
Les Nigériens en France ne sont pas sereins depuis le 30 juillet. Ce jour les dirigeants de l’organisation ouest africaine ont annoncé leur volonté de rétablir le régime démocratique du Président Mohamed Bazoum. Inquiète, les Nigériens de la diaspora multiplient les appels en direction de leurs parents au pays pour prendre des nouvelles. « J’ai des nouvelles, on peut dire qu’ils sont sereins (…) ils n’ont pas l’air plus inquiété que ça », affirme Sahada, une Nigérienne qui habite à Champigny-sur-Marne, à douze kilomètres à l’Est de Paris. Par contre, Sakina, Lyonnaise d’origine nigérienne confie que la majorité des Nigériens qu’elle connait sont inquiets pour leurs parents qui sont au pays.
Au sein de la diaspora, le soutien aux militaires est mi figue mi raisin. Mais, on note un sentiment de fierté retrouvée chez Sakina. La Lyonnaise est surprise de voir un Niger uni et soudé. C’est rare de voir une telle unité dans ce pays sahélien. Elle souhaite que cela perdure même après cette crise. Sakina clame qu’elle est apolitique. Mais, pour elle, la clé de cette situation se trouve entre les mains du président déchu Mohamed Bazoum. « Si le Président Bazoum aimait vraiment son pays il aurait déjà signé sa démission et vouloir mettre fin à cet embargo (…). Il aurait dû faire une déclaration pour dire qu’il laisse le pouvoir pour le bien du Niger (…) mais là qu’il préfère qu’on aille au bain de sang ça prouve qu’il n’a pas l’amour du Niger », affirme-t-elle.
Les populations nigériennes subissent déjà les effets des sanctions prises par la Cédéoa le 30 juillet dernier à Abuja au Nigéria contre le Niger. Dans cette situation, ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus déplore un Nigérien rencontré à Paris. C’est pour cela que Sakina appelle la diaspora de son pays à ouvrir une cagnotte pour aider les plus démunis qui sont très affectés par la cherté des denrées alimentaires à traverser cette période difficile.
Le Conseil National de la Sauvegarde de la Patrie, au pouvoir depuis le coup d’Etat du 26 juillet, a nommé l’ancien ministre Ali Mahamane Lamine Zeine au poste de Premier ministre de la transition. Malgré les appels des organisations internationales et la pression sous-régionale, le Cnsp déroule son calendrier.
Djamall Soumanou ( stg )