Dans quelques 9 mois se tiendra l’élection présidentielle au Bénin. Après donc les échéances communales et municipales de mai 2020, les béninois en âge de voter sont attendus à nouveau dans les centres de vote pour élire en 2021, le prochain locataire de la Marina à la succession du Président Patrice Talon au soir de son premier quinquennat constitutionnel. Mais avant ce rendez-vous, plusieurs interrogations taraudent les esprits quant au processus devant aboutir au choix du président de la République à travers les urnes sans heurts. Au nombre de celles-ci figure en point de mire l’inquiétude liée au système de parrainage introduit dans les nouveaux textes électoraux par le parlement entièrement acquis à la cause du pouvoir, issu des élections législatives controversées et marquées par des violances pré et post électorales. Cette disposition de parrainage conditionne la validation de toute candidature à l’obtention du quitus de 16 députés et/ou maires. Mais elle suscite déjà la polémique dans le rang des béninois notamment des acteurs politiques qui y voient une nouvelle forme d’exclusion. Joseph Tamegnon, un acteur politique fait partie de ces grandes figures de la classe politique béninoise à réclamer le retrait de la disposition pour un scrutin prochain apaisé.
Reçu en invité sur le forum MédiaPart Privilège ce samedi 13 juin 2020, Joseph Tamegnon comme il en a l’habitude n’a pas fait de la dentelle pour critiquer la gestion du pays par le chantre de la rupture. Pour l’acteur politique la gestion sur le plan politique du président Patrice Talon est faite d’exclusion. Il en cite pour exemple les élections législatives ayant connu la participation de deux partis soutiens du chef de l’état.
Interrogé sur les perspectives pour les prochaines joutes électorales présidentielle, Joseph Tamegnon très convaincu, lève le doute en annonçant l’ouverture du jeu politique. À l’en croire il n’y aura pas d’exclusion. Les formations politiques, aussi bien de l’opposition que de mouvance présidentielle competiront sans entrave, comme ce fut le cas en 2016.
<<Patrice TALON a été élu président de la République pour un mandat de cinq ans. Le 06 avril 2021 un président prêtera serment. Ce Président sera élu dans la transparence avec la participation de tout le peuple>>, souligne l’acteur politique avant d’annoncer que <<ceux qui voudrons prendre part à cette élection doivent se préparer sans craindre les barrières législatives et administratives érigées depuis 2016 pour empêcher toute compétition. Patrice TALON nous avait suffisamment prévenu: pour gagner une élection il faut empêcher la compétition. Il l’a fait en avril 2019; il l’a continué en mai 2020. C’est vrai qu’un adage dit: jamais deux sans trois. Il nous avait prévenu. Mais nous voudrions à notre tour le prévenir: il n’aura pas l’acte 3 de sa tragédie>>. Par ailleurs, l’invité de MédiaPart Privilège relève d’autres entraves, au-delà du système de parrainage décrié. <<Il n’y pas que le parrainage, il ya la Cour Constitutionnelle dans sa composition actuelle, la CENA , la HAAC qui elle, se prépare à mettre des entraves aux communications sur internet et bien d’autres choses>>. Mais l’acte 3 du dramaturge n’aura pas lieu, rassure l’homme politique qui, pourtant a soutenu en 2016 la candidature du concepteur du nouveau départ ou de la rupture.
Car pour Joseph Tamegnon <<ce peuple béninois a souffert de l’esclavage, de la colonisation, de la néo-colonisation. Il ne peut continuer de souffrir des actes de celui que lui-même s’est choisi pour le gouverner>>.
Le Parakois