Les sociétés Étatiques continuent de disparaitre sous l’ère de la rupture. La dernière en date est la Société Béninoise de Manutention Portuaire (SOBEMAP) qui vient d’être dissoute. C’est l’une des décisions prises en conseil des ministres le mercredi 30 novembre 2022. Une décision qui ne reçoit pas l’assentiment du secrétaire général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB).
Reçu par nos confrères de la radio Fraternité, Mampo NAGNIMI KASSA n’est passé par deux chemins pour exprimer sa désapprobation de voir les sociétés de l’État disparaître sous la gouvernance de la rupture.
« La dissolution de la SOBEMAP, c’est grave. Le gouvernement de Patrice TALON est entrain de détruire les structures de l’État, c’est à dire qu’on privilégie le privée par rapport à l’État. On a fermé la SONAPRA et toutes les sociétés pratiquement l’essentielle des sociétés publiques du secteur du développement rural », a décrié le SG de la CSTB.
Plus loin, l’invité de Fraternité FM pointe du doigt l’après dissolution des entreprises Étatiques qui laisse tout un tas de citoyens en situation de chômage pour justifier sa position.
« On a fermé la SONACOP, aujourd’hui on ferme la SOBEMAP, ainsi de suite on continue de fermer les sociétés d’État ». Et il se pose la question de savoir « ce que le pays devient »
« […] Entre temps c’est CNCB, et les fermetures sont suivies de la mise des gens en chômage ainsi de suite. On ne comprends pas quelle est cette gouvernance là ? La CSTB n’est pas d’accord et les travailleurs en général, les citoyens ne sont pas d’accord avec ce système de gouvernance », a laissé entendre Mampo NAGNIMI KASSA.
Pour le secrétaire général de la confédération syndicale des travailleurs du Bénin, « c’est l’État qui développe le pays et ces structures là, qui ont fait leurs preuves pendant longtemps. S’il y a des difficultés, il faut pouvoir corriger les difficultés de dysfonctionnement », a t-il proposé.
Cette décision du conseil des ministres du mercredi 30 novembre 2022, de dissoudre la SOBEMAP, est motivée par « un faible niveau de compétitivité » de cette dernière. Notamment par son statut d’entreprise publique qui ne facilite pas la flexibilité et l’adaptation aux exigences du commerce maritime international et sa trop faible capacité d’investissement qui ne lui permet pas d’adapter ses équipements aux besoins de l’industrie maritime en perpétuelle mutation ainsi que la structure de ses charges d’exploitation. C’est donc pour répondre aux exigences de la modernisation du port autonome de Cotonou que le gouvernement a fait l’option de créer une nouvelle société de Manutentions.
Anselme ORICHA