Pour le compte du troisième numéro de sa rubrique : hommages aux anciennes gloires, votre journal Leparakois vous emmène à Cotonou où vit un certain Mesmin Koukoui, premier gardien béninois à signer pour un club de football au Liban et ancien gardien de Requins de l’Atlantique et de Dragons de l’Ouémé. Connaissez-vous “l’araignée” ? Installez-vous confortablement.
De son vrai nom Mesmin Koukoui, celui-là qu’on surnomme “l’araignée” est né le 15 décembre 1957. Contrairement à la nouvelle génération qui débute très tôt l’apprentissage, Mesmin Koukoui lui, a débuté à un âge avancé à Akpaka.
« J’avais 16 ans quand j’ai commencé par jouer au quartier Akpaka Sodjatimè à Cotonou avec les grands frères », nous confie-t-il.
À bon vin points d’enseigne, “l’araignée” va franchir des étapes pour se retrouver dans l’équipe des Requins de l’atlantique : « Du quartier Akpakpa Sodjatimè, j’ai passé les étapes de commune et de district et ensuite, j’ai été sélectionné au niveau de l’équipe des Requins », précise-t-il.
Rapidement devenu titulaire indiscutable au Requins, Mesmin Koukoui a côtoyé de grands joueurs lors de son passage chez les Requins.
« J’ai fait Requins avec les Doussougbété, Awadjinou Charles, Akélé Maxime, A. Ludovic, Camille Houénou également, la liste est longue ».
Imbattable en un contre un, l’ancien gardien des écureuils est réputé pour gagner les duels en face à face. Après un certains nombre d’années, il a rejoint le club le plus titré du Bénin, Dragon de l’Ouémé.
Là-bas, l’araignée a encore une fois côtoyé de grands noms du football béninois et africain.
« Au Dragon, j’ai joué avec Patati, Dorego Saadou, Théodore Ahouassou, Jean-Louis Noumahangnan, Kingston, Abedi Pelé… ».
Guy Mahougnon Ahimakin, ancien de la Sonapra à la retraite, passionné de football et supporteur des Dragons de l’Ouémé, se rappelle de l’homme au Dragons et nous parle de lui
« Mesmin Koukoui a été l’un des grands gardien de buts des Dragons et de la sélection nationale. Il était grand de taille, élégant dans les buts et très bon gardien. Quand il est dans les cages, il rassurait beaucoup. Il était pendant les années de grâce des Dragons, le dernier rempart de l’équipe. Franchement, c’était un très grand gardien de but, en témoigne ces nombreux trophées qu’il a gagné ».
Il poursuit :
« Si je devais vous décrire cet homme, la nuit tomberait. Mais sachiez qu’avec lui, les Dragons ont gagné beaucoup. Vous aviez certainement entendu parler de cette belle époque des Dragons où ils sont allés en quart de finale de l’ex C2 Caf, c’était lui qui était dans les perches. À Dragons en ce temps, il avait comme coéquipiers : Abedi Pelé, Gomachi Georges, Houguê Todonou alias Patati, Ogougnon Adolphe actuel DTN du Bénin…», se souvient t-il avec nostalgie.
Après environs une décennie de carrière au Dragon, la légende béninoise a rejoint l’équipe de Postel, avant d’aller explorer le football libanais où il a évolué pendant 12 ans en tant que premier gardien de but béninois à jouer au Liban.
« Après Dragon, j’ai fait Postel, avant d’aller au Liban. Là-bas, j’ai fait 12 ans au sein du club Ali Sharbab. J’étais parti avec Brym Madjid, avec qui j’ai fait le Liban », se rappelle-t-il.
En sélection, Mesmin Koukoui a eu près de 16 ans de carrière en tant que titulaire « j’ai trop duré en sélection, j’ai fait plus de 15 ans en équipe nationale. Tout ce temps, j’ai été titulaire. Même après mon retour du Liban, on m’a convoqué pour la sélection, mais j’ai dit ça suffit parce que je n’en pouvais plus. Puisque j’avais un problème au genou », déclare-t-il.
Aujourd’hui, l’ancien gardien des Requins et des Dragons se rappelle des grands matchs qu’il a disputés pendant le temps qu’il a passé au Bénin, d’abord entre ses deux anciens clubs, mais également contre les Buffles du Borgou et les Lions de l’Atacora dont il raconte le plus marquant pour lui.
« Le match que je ne peux jamais oublier dans ma vie, c’était un match Buffles-Dragons à Parakou. Ce jour-là, c’était chaud (Rire). On était arrivé à Parakou par avions. Le général Kouyami était là, les Fagbohoun et autres. Je me rappelle ce jour-là l’ancien président des Buffles feu Lolo chidiack disait ” Si je ne gagne pas les Dragons aujourd’hui, alors il n’y a pas la boologie au Bénin ”, ce jour, on a gagné 1-0 et j’étais dans les buts. J’ai affronté les Buffles à plusieurs reprises jusqu’à ce que j’aie eu des amis : feu petit souris, Sidi Ali Mohamed, lui, je ne peux jamais l’oublier, c’était un attaquant très rapide. Petit souris et lui, c’étaient des légendes. Surtout petit souris et moi, très souvent nous nous lancions des défis, il disait ”Je vais te marquer des buts” et moi, je disais “jamais” (Rire) le football était génial, on se faisait tout simplement plaisir », se souvient-il avec sourire aux lèvres.
Il poursuit en rappelant l’engouement que drainaient ces matchs « je peux vous dire que quand Buffles ou Requins joue Dragons, il y a toujours de l’électricité dans l’air ».
Parlant de rappels marquants, M. Guy Mahougnon Ahimakin quant à lui se rappelle de ce match contre le Cs Imana (ex Dcmp qui a joué en phase de groupe de la coupe Caf contre Esae).
« Il y’a un match que je ne vais jamais oublier, c’était Dragons – Cs Imana à Cotonou. Je me rappelle que dans les rangs des Dragons, il y avait les frères Zevounou et ce jour franchement il avait sorti le grand jeu, Mesmin était de cette expédition », se remémore-t-il.
Mesmin Koukoui a raccroché les crampons à l’âge de 47 ans après plusieurs décennies de carrière. Largement suffisant pour donner quelques conseils à l’endroit de la jeunesse.
« Seul le travail paie, parce que quand tu mets en tête que tu veux réussir, c’est le travail qu’il faut, rien que ça. Tout ce qu’ils font, ils doivent y mettre du sérieux. Le football ne tue pas, mais galvanise l’homme plutôt. En notre temps il n’y avait pas de l’argent dans le football, on jouait pour l’honneur, la dignité. Actuellement, c’est des millions, mais nous, on voyageait en sélection pour prendre 15.000 f mais on était fière de ça ».
Aujourd’hui Mesmin Koukoui est à la retraite mais a quand même transmis le gène du footballeur, du travailleur à sa progéniture, notamment Koukoui Landry qui est du côté de la France et Koukoui Julio César qui a joué au Dragons de l’Ouémé.
Célin Orou Dossoumon