On aurait pensé que le phénomène était circonscrit et limité à quelques acteurs en manque d’arguments pour la campagne électorale. Mais erreur. Les propos qualifiés de xénophobes ou de régionalistes tenus par des acteurs ayant suscité une avalanche d’indignation ne sont visiblement qu’une partie de l’iceberg au Bénin.
Alors que Armand Gansé essuie depuis quelques jours les critiques et dénonciations les plus acerbes pour avoir tenu des propos contre les peulhs ”Fulani” à Bohicon, un autre acteur politique vient de s’inscrire sur la liste des adeptes du régionalisme et de l’ethnocentrisme en cette période de précampagne pour les élections municipales et communales du 17 mai 2020. Dramane Salifou Imorou, candidat à ces élections sur la liste du parti Union Progressiste, puisque c’est de lui qu’il s’agit a, au cours d’une rencontre avec ses militants à Témé, un village de l’arrondissement de Bori dans la commune de N’dali ce dimanche 19 avril, tenu des propos pour le moins inadmissibles dans un environnement en quête de la consolidation de la cohésion sociale.
En lieu et place des propos rassembleurs autour des questions de développement, l’aspirant au conseil communal de N’dali dans la huitième circonscription électorale a fait l’option de convaincre les populations autrement à travers des invectives et des messages visant à monter les uns contre les autres.
<<Notre maire, le maire de N’dali est du parti Bloc Républicain. Ses chefs d’arrondissement et certains de ses conseillers sont tous du même parti, le parti du cheval. Le mal du parti du cheval est que pour ces élections, ceux qui viennent au nom du parti à N’dali ne sont pas des fils de la localité. Si vous observez, Gbegourou, Alafiarou, Komiguéa, Boko, c’est Gbadamassi qui y va au nom du parti du cheval. Affon, jusqu’à Sounoumon, c’est ABT qui occupe ces lieux au nom du cheval….et donc si nous votons le cheval, nous aurons choisi les étrangers pour nous représenter…>>, a laissé entendre en langue locale, bariba Dramane Salifou Imorou candidat UP à ses militants.
Ces propos de l’ancien premier adjoint au maire de la Commune de N’dali désignant des candidats d’autres partis furent-ils de la mouvance, ”d’étrangers” prouvent à suffisance que le mal lié au régionalisme devenu terme de campagne pour certains est plus profond qu’on l’imagine au Bénin. La justice Béninoise doit s’auto saisir de ce dossier comme dans les précédents cas.
Le Parakois