Le Bénin compte désormais cinquante quatre cas positifs de coronavirus sur son territoire à la date du 20 avril. Et qui sait peut être que les heures ou jours à venir Benjamin Hounkpatin va encore annoncer de nouveaux cas.
Il y a un mois au début du mois de mars précisément, il n’y avait aucun cas confirmé au Bénin. Mais dans les pays européens ou africains déjà touchés par le covid, les gouvernements s’empressaient de prendre des mesures drastiques. Comme l’interdiction des vols en provenance de pays touchés. Cas des États Unis. Les frontières terrestres sont fermées sauf au marchandises.
Pendant ce temps et malgré les voix incessantes qui s’élevaient au Bénin pour exhorter le gouvernement à fermer l’aéroport, celui-ci a fait la sourde oreille. À grand renfort médiatique, on a assuré les Béninois que l’aéroport est doté de matériels nécessaires pour détecter les malades du coronvirus. Une mesure qui se limitait à la prise de température des passagers. Très vite cette politique a montré ses limites, donc inefficace et a permis d’enregistrer le premier cas confirmé. Un Burkinabé rentré au Bénin par voie aérienne le jeudi 12 mars en provenance de Belgique.
Même si le tableau des vols d’arrivée de l’aéroport de Cotonou n’affiche plus vraiment de vols en provenance de tel ou tel pays, toujours est il qu’on voit encore s’élever de notre aéroport pour on ne sait vraiment où des avions. On ne nous a non plus dit officiellement que cette porte d’entrée du virus est fermée. Comme si, on banalisait la vie des citoyens au profit des affaires.
L’autre comportement laxiste du gouvernement dans cette riposte contre le covid 19 est la possibilité qui a été donnée à certains voyageurs venus de pays touchés de s’auto-isoler chez eux. Qu’il vous souvienne, le 17 mars, le conseil extraordinaire des ministres a accouché de 11 mesures dont la mise en quarantaine obligatoire et systématique des voyageurs en provenance de pays touchés. Deux jours après, le 19 l’affaire Sun beach gate éclate. 24 des 73 voyageurs reçus dans cet hôtel sont autorisés à rentrer après évaluation et validation de leurs plans dauto-confinement. Ce qui pour être honnête peut rallonger la chaîne de transmission de la maladie, parce que rien ne prouve que ces personnes ont vraiment respecté les mesures de protection pendant leur quarantaine. Elles peuvent, si éventuellement elles sont infectées, contaminer leurs proches et cela va continuer de fil en aiguille.
Il est reconnu que certains porteurs du virus sont asymptomatiques, ne présentent aucun signe et peuvent le transmettre. La preuve, Benjamin Hounkpatin a annoncé, lundi, que quarante personnes ont été mises sous traitement après dépistage mais elles ne présentaient pas symptômes. Autrement dit, si parmi les vingt quatre qui ont bénéficié du favoritisme du gouvernement le 19 mars dernier figurent des personnes asymptomatiques, alors que le ministère de la santé se retrousse les manches. Car, les points de presse sur le nombre de cas positifs ne seraient qu’à leur début. Aussi le gouvernement devrait-il s’apprêter à assumer les retombées de son laxisme.
Leparakois