Le 6 avril dernier le Bénin tout entier a célébré le quatrième anniversaire de l’accession du président Talon à la tête de la République. En quatre années, des bilans plus ou moins reluisants ont été fait suite aux nombreuses réalisations du pouvoir en place, la rupture. Dans tous les secteurs, de la vie publique beninoise, des chantiers ouverts, achevés ou en cours rassemblent les populations admiratrices des actions concrètes du régime. Des exploits, des prouesses et autres sont à l’actif du gouvernement en témoigne, dans le domaine sportif, la qualification des équipes nationales à plusieurs championnats continentaux et mondiaux. Avec à la clé, de très belles performances à ne plus douté de l’essor du Bénin dans le domaine. Mais quand il reste à faire, point de joie à célébrer. Pour un sport longtemps pratiqué, la boxe peine à sortir de l’ornière. Adulée par nombre de personnes à travers le monde, le noble art dont les revenus pécuniaires renseignent à plus d’un titre sous d’autres cieux est l’enfant mal aimé de la République des sports béninois. Qu’est ce qui se passe ? Où se trouve le problème?
Firmin Abissi, Soweto, Georges Bocco et plusieurs autres noms depuis les années 60 ont fait l’histoire de la boxe au Bénin et en Afrique. Malgré que la discipline n’est pas considérée comme un sport, des noms et des palmarès ont hissé haut le drapeau béninois dans le continent. Firmin Abissi, inconnu du public sportif à ce jour, est le premier boxeur à participer deux fois d’affilé aux jeux olympiques en 1980 et en 1984. Reconnu pour sa puissance dans les gans il est resté dans l’ombre comme plusieurs autres de sa génération jusqu’à son décès peu de temps après son retour au pays des jeux olympiques de Moscou 1984.
L’on avait cru avec les autres comme Bocco, Agnan, Adoukounou ou Soweto dans les années 90 et 2000 que la boxe revenait de son lointain périple.
Un rappel de l’histoire qu’il faudra creuser pour retracer l’histoire en quelques exemples et prouver que malgré les moyens inexistants, le noble art reste un pan du sport qu’il faudra mettre en valeur.
Le football, l’athlétisme, le judo, le cyclisme, la pétanque etc… ont été depuis quatre ans les centres d’intérêt des dirigeants sportifs au Bénin. Au demeurant, ce ne sont pas les seules disciplines. Des infrastructures en chantier, des sportifs galvanisés à coup de millions pour, à vrai dire des résultats probants chez certains, des échecs chez d’autres.
Aujourd’hui, ils sont plusieurs jeunes, des générations (boxeurs, managers, mécènes, journalistes et des ambitieux investisseurs) qui ne demandent que le minimum surtout en terme de garantie d’investissement afin de révélé le nouveau Bénin sportif, ensemble avec le Ministre des sports Oswald Homeky, dont le leadership et l’engagement ne sont plus à expliquer.
Aucune compétition statutaire digne du nom, aucune initiative, et pour couronner la descente aux enfers, depuis des lustres, la mauvaise gestion d’une fédération corrompue et en perte de vitesse. Des détournements, des actes de tortures psychologiques des jeunes pugilistes pour le moins conscients de l’enjeu de leur carrière mais ne sachant à quel saint se vouer de peur des représailles ou de radiation des patrons vénéneux, des “tout puissant” qui se réclament inamovible et de la vieille école. Tout ceci orchestrée avec la complicité de certains cadres véreux du ministère des sports.
Malgré le talent, la jeunesse et la disponibilité, les boxeurs béninois aujourd’hui ne valent que le poids d’une plume aux yeux de leur pairs dans le continent. A cause de certains individus du système qui depuis plus d’une vingtaine d’années n’ont jamais quitté la fédération béninoise de boxe (fbb) et n’ont jamais produit un champion reconnu officiellement en national ou en international. Le travail se fait toujours par des non résidents.
Le monde du sport est une jungle à en croire l’adage populaire. Une jungle qui, en quatre ans de gestion rigoureuse et objective avec la rupture devient clairsemée et ressemble progressivement à une verdure de savane sud africaine.
Des efforts salutaires ont été fournies pour le développement son développement au cour de ces quatre dernières années notamment la loi sur le financement des sports,qui, à ce jour, peine à trouver un chemin. L’accompagnement du gouvernement et du ministère des sports est attendu pour mieux booster la réforme.
<<Aucun fond n’est disponible pour les sportifs au niveau du ministère des sports>>, déclare t-on à qui souhaite l’entendre. Est-ce une réalité ou une façon de renvoyer les inconditionnels qui ne demande que le peu pour produire de l’extase ?
Des talents dans la boxe, le Bénin en dispose à revendre. Des exploits connus, à l’instar de Justin Hounkpévi alias la matraque, Imorou Tadja dit l’intouchable, Gislain Vodounhessi petit costo, Garadima Fataou Boro ou encore Tiamiou Cherifatou seule femme du lot invaincue dans une des catégories recherchées. Tous avec des palmarès cachés au public avec de lourds résultats internationaux engrangés au prix de l’humiliation de la part de leurs responsables fédéraux. Des résultats ignorés par le peuple béninois désormais jaloux de ces sportifs aux yeux des autres pays.
Le gouvernement à travers le ministère des sports doit regarder de ce côté. Cette discipline est mal en point. Un état léthargique dû à la mauvaise gestion, au népotisme, à l’absence d’ambition et à la mauvaise foi. Il faut recréer comme dans le football. L’on se rappelle encore du processus qui a conduit à l’avènement de la nouvelle FBF qui écrit maintenant une belle histoire en lettres d’or dans les archives du Bénin.
Le mal est reste profond mais pas incurable. Joyeux quatre ans au gouvernement béninois et au ministère des sports. Un bilan sportif élogieux mais…..🤷🏽♂️
Farouk Dine MAMA SANNI