Réuni en session ce 12 décembre 2025, le Parlement de la CEDEAO a rendu un délibéré fort, réaffirmant son opposition ferme à toute forme de coup d’État dans l’espace communautaire. Dans sa résolution, l’institution parlementaire régionale a invité le gouvernement béninois ainsi que l’ensemble des institutions républicaines à engager sans délai un dialogue politique large et inclusif, associant toutes les parties prenantes de la scène politique nationale. Une recommandation qui intervient dans un contexte de crispation politique marqué par des arrestations, des enquêtes sensibles et des inquiétudes croissantes autour du climat démocratique au Bénin.
Le Parlement de la CEDEAO insiste sur la nécessité de mettre en place un processus électoral inclusif, transparent et consensuel, conformément aux textes communautaires en vigueur, notamment le Protocole additionnel de 2001 sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance. Ce texte fondateur rappelle que l’accès équitable au jeu politique, le respect des libertés fondamentales et le dialogue permanent entre acteurs politiques constituent des piliers essentiels de la stabilité démocratique. Pour les parlementaires communautaires, seule une concertation sincère peut prévenir les dérives institutionnelles et renforcer la confiance entre gouvernants et gouvernés.
Dès lors, une question centrale traverse l’opinion publique béninoise et sous-régionale : le président Patrice Talon va-t-il exécuter la demande du Parlement de la CEDEAO ? Si le chef de l’État a toujours revendiqué son attachement à l’ordre constitutionnel et à la stabilité du pays, cet appel au dialogue inclusif constitue un véritable test politique et diplomatique. Entre souveraineté nationale et engagements communautaires, l’attitude que adoptera le pouvoir béninois dans les prochains jours pourrait peser lourdement sur l’avenir du processus démocratique et sur les relations du Bénin avec les institutions de la CEDEAO.
















