La demande de grâce adressée par le Premier ministre Benyamin Netanyahu au président Isaac Herzog continue de susciter un vif débat en Israël. Dans sa lettre officielle, Netanyahu estime que cette mesure exceptionnelle permettrait de « réparer les divisions » au sein du peuple, d’apaiser les tensions et de renforcer la « résilience nationale ». Appelant à une « réconciliation » jugée nécessaire, il assure que la fin immédiate de son procès contribuerait à ramener le calme. Cette démarche, largement relayée par la presse israélienne, intervient alors que le chef du gouvernement est toujours impliqué dans plusieurs affaires judiciaires pour lesquelles aucun jugement n’a encore été rendu.
Tout en continuant de nier les faits qui lui sont reprochés, Benyamin Netanyahu soutient que sa demande relève de « l’intérêt public », expliquant que les contraintes liées au procès — notamment sa convocation trois fois par semaine — l’empêchent de se consacrer pleinement aux défis auxquels le pays est confronté. Dans une vidéo publiée par ses services, il défend l’idée que l’arrêt des poursuites lui permettrait de renforcer l’État, de mener des réformes institutionnelles profondes et de faire face aux crises nationales. L’un des aspects les plus controversés de la requête réside dans l’absence d’aveu de culpabilité, une situation rarissime dans l’histoire israélienne, que Netanyahu compare à la grâce accordée à Richard Nixon, également dispensé de reconnaître une faute.
Alors que le président Herzog assure étudier la demande « avec responsabilité et sérieux », les réactions divergent au sein de la classe politique. La conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, devrait s’y opposer fermement, tandis que l’opposition de gauche dénonce une manœuvre politique visant à contourner la justice. Sur la scène internationale, l’intervention du président américain Donald Trump, qui a publiquement soutenu l’idée d’une grâce, a contribué à accentuer la polarisation du débat. Pour certains observateurs, ce soutien pourrait peser lourd dans la décision finale du président israélien, déjà conscient du poids symbolique et social que représente un procès interminable pour le pays.
















