Le président sortant Umaro Sissoko Embalo a été rapatrié sain et sauf à Dakar grâce à un aéronef affrété par le gouvernement sénégalais, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Ce message officiel met fin à deux jours d’incertitudes après le déclenchement d’un nouveau coup d’État en Guinée-Bissau, un pays déjà marqué par une instabilité politique récurrente. Le Sénégal, jusque-là silencieux, clarifie ainsi sa position et réaffirme son attachement à la légalité constitutionnelle. Il précise également être pleinement engagé dans les efforts régionaux destinés à contenir la crise.
Réunis en session d’urgence, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et ses homologues de la Cédéao ont fermement condamné la prise de pouvoir par la force. L’organisation sous-régionale annonce l’envoi imminent d’un « comité de médiation restreint », auquel le Sénégal prendra part, afin de tenter une désescalade rapide de la situation. Le ministère des Affaires étrangères souligne par ailleurs que le président Diomaye Faye échange directement, depuis le début de la crise, avec les principaux acteurs bissau-guinéens, dans l’objectif d’obtenir la libération du président Embalo et de toutes les personnalités politiques arrêtées.
Pendant ce temps, la scène politique bissau-guinéenne continue de se reconfigurer sous l’impulsion du nouvel homme fort du pays. Le général Horta N’Tang, jusqu’ici chef d’état-major de l’armée de terre et proche du président Embalo, a été investi à la tête du Haut commandement pour la restauration de l’ordre pour une transition annoncée d’un an. Il a aussitôt procédé à des nominations clés, dont celle du général Tomas Djassi comme nouveau chef de l’armée. Malgré le flou persistant, les autorités militaires assurent un retour à la normale dès demain, avec la réouverture des écoles, des commerces et des services publics, même si toute manifestation reste strictement interdite.
















