La troisième édition de la Journée des griots pour la paix et la prévention de l’extrémisme violent a démarré ce jeudi 20 novembre 2025 à Parakou dans une ambiance empreinte de culture, de diplomatie communautaire et d’émotion collective. Initiée par l’Association pour le Développement des Communes du Borgou (ADECOB), la cérémonie officielle a réuni un parterre d’autorités : maires du Borgou, partenaires techniques et financiers, chefferies traditionnelles du Bénin et du Nigeria, enseignants-chercheurs et organisations de la société civile. Placée sous le thème « Dialogue transfrontalier et vivre ensemble : piliers d’une nation forte », cette édition met en lumière le rôle séculaire des griots comme médiateurs sociaux et bâtisseurs d’unité. Le président de l’ADECOB, Tidjani Bani Chabi, a insisté sur la dimension transfrontalière de l’événement, marqué par la présence de délégations venues de Yashikira, Kosubosu, Okuta, Ilesha et Barana, témoignant du dynamisme du corridor culturel Benin–Nigeria mobilisé pour la paix.
La cheffe de la coopération suisse, Gabriella Spirli, a salué une initiative « profondément enracinée dans les traditions » et devenue au fil des ans un véritable laboratoire de cohésion sociale à l’échelle locale, nationale et régionale. Elle a rappelé l’importance de soutenir les territoires du Nord-Bénin à travers des programmes favorisant la paix durable, le dialogue interculturel et la prévention des tensions. La contribution des partenaires — dont la Coopération suisse, l’ABGF, le projet COSO, ACMA3, l’UNICEF, Handicap International et plusieurs communes nigérianes — a été mise en avant comme un levier essentiel pour renforcer la coopération transfrontalière. Les conférenciers et panélistes, parmi lesquels éminents professeurs, chefferies traditionnelles et autorités religieuses, ont été encouragés à nourrir la réflexion sur la place des récits, de la culture et de la parole dans la prévention des conflits.
Prenant la parole au nom de la ville hôte, le maire de Parakou, Inoussa Zimé Chabi, a livré un discours vibrant en hommage aux griots, « voix qui éclairent, unissent et consolent », rappelant que leur parole demeure un outil précieux pour transmettre les valeurs, soutenir la cohésion et maintenir le lien entre générations. Il a réaffirmé l’engagement de la commune à protéger et valoriser cette forme de patrimoine immatériel, véritable pilier du vivre-ensemble. Après cette première journée rythmée par les allocutions, échanges et prestations symboliques, la célébration se poursuivra ce vendredi 21 novembre dans la commune de Pèrèrè, où des animations culturelles mettront en lumière le rôle central de la tradition dans la construction de la paix durable au sein du Borgou et au-delà.





















