À l’approche des législatives de janvier 2026, la scène politique béninoise est secouée par une vague de renouveau sans précédent. Dix figures majeures, véritables “baobabs” de la vie politique nationale, ne figureront pas sur les listes de candidatures. Après les absences déjà remarquées de Charles Toko, Rachidi Gbadamassi et Samou Seidou Adambi, sept autres personnalités de poids — Justin Agbodjètè, Edmonde Fonton, Lazare Sèhouéto, Bio Gounou Sina, Lambert Agongbonon, Eustache Akpovi et Malick Gomina — se retirent également de la compétition. Cette recomposition profonde, qui touche autant la mouvance présidentielle que certaines formations de l’opposition, redéfinit les équilibres à l’aube du scrutin.
Si plusieurs sources affirment que certains de ces leaders ont fait le choix volontaire de se retirer pour laisser la place à une nouvelle génération, d’autres indiscrétions alimentent une tout autre lecture. Pour de nombreux observateurs, cette vague de “non-positionnement” porterait l’empreinte directe de Patrice Talon, déterminé à renouveler en profondeur l’élite politique dans une logique d’efficacité et de contrôle. Dans les couloirs politiques, certains parlent d’une “mise à l’écart orchestrée”, d’un tri stratégique destiné à renforcer la discipline dans les rangs de la majorité. Entre décisions assumées et choix imposés, la frontière reste floue, ce qui ne manque pas de susciter interrogations et spéculations.
De son côté, l’honorable Charles Toko a tenu à lever toute ambiguïté en évoquant un retrait volontaire et stratégique : « Il y a des personnes qui nous soutiennent depuis vingt ans, il est temps de les mettre en avant. Nous restons engagés en politique et appelés à assumer d’autres responsabilités. » L’ancien maire de Parakou insiste sur la volonté de rajeunir les candidatures dans sa circonscription, affirmant que les “aînés” continueront de jouer un rôle de mentorat au sein du Bloc Républicain : « Nous serons derrière ces jeunes, nous allons les soutenir, les encadrer et les aider à faire le travail. » Reste que le départ simultané de dix grandes figures interroge : s’agit-il réellement d’un tournant générationnel choisi, ou plutôt d’un recalibrage politique impulsé depuis le sommet de l’État ? Les prochaines semaines éclaireront sans doute les zones d’ombre de cette stratégie.
















