Au Bénin, l’histoire politique semble avoir un talent particulier pour se répéter… avec la même fin et les mêmes acteurs. La Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) a, sans grande surprise, joué sa partition en dévoilant plus tôt que prévu la liste provisoire des duos retenus pour la présidentielle de 2026. Sur les cinq candidatures enregistrées, seuls deux duos Wadagni et Hounkpè , ont franchi le cap. Et comme un bon film déjà spoilé, les spectateurs savaient la fin avant la projection. Les activistes du régime, devenus devins à plein temps, avaient déjà annoncé le scénario. La CENA n’a donc fait queconfirmer les pronostics .
Cerise sur le gâteau démocratique : cette publication anticipée intervient pendant que la Cour constitutionnelle, dans un geste d’élégance juridique, s’est déclarée incompétente face au recours du député Karmel Ouassangari sur le parrainage de Sodjinou. Une belle symphonie institutionnelle, où chacun joue sa note sans fausse touche. Entre “recours rejeté”, “liste anticipée” et “calendrier devancé”, tout s’enchaîne comme un ballet bien chorégraphié , sauf que sur la piste, le peuple, lui, n’a pas été invité à danser.
Mais bon, au pays du Gana-Gana, il ne faut pas s’étonner si le match se termine avant le coup d’envoi. Pendant que certains célèbrent déjà la victoire avant même le début de la campagne, d’autres rient jaune et s’interrogent : à quoi bon un calendrier électoral si tout est déjà écrit ? En attendant, les Béninois regardent le spectacle, sourire en coin, entre résignation et ironie. Après tout, comme on dit chez nous : “Si le film est le même, au moins changez un peu les acteurs.”
















