Un vent nouveau souffle sur le paysage médiatique ouest-africain. Du 13 au 14 octobre 2025, un hôtel de de Cotonou a accueilli un atelier de formation d’envergure régionale, réunissant des professionnels du Bénin. Organisé par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en partenariat avec la Media Foundation for West Africa (MFWA) et la coopération allemande, cet événement a pour objectif de renforcer les compétences des journalistes en matière de vérification de l’information à l’ère numérique.
Face à la montée en puissance des fausses nouvelles, la désinformation et la mésinformation représentent des menaces sérieuses à la démocratie et à la cohésion sociale dans la sous-région. C’est dans ce contexte que s’inscrit cette initiative, saluée par l’ensemble des participants comme une réponse concrète à un enjeu devenu central dans la pratique journalistique contemporaine.
Dans son discours d’ouverture, Zakiath Latoundji, présidente de l’Union des professionnels des médias du Bénin (UPMB), a rappelé avec fermeté les défis éthiques auxquels sont confrontés les journalistes. « Nous vivons une époque où la désinformation se propage plus vite que la vérité elle-même », a-t-elle affirmé, insistant sur la responsabilité morale et sociale des professionnels des médias. Selon elle, la prolifération des réseaux sociaux et la multiplication des crises ont considérablement accru la vulnérabilité du public face aux contenus trompeurs.

Une initiative soutenue par la CEDEAO. Présent lors de l’ouverture, Son Excellence Amadou Diongue, Ambassadeur de la CEDEAO au Bénin, a réaffirmé l’engagement de l’organisation régionale à accompagner la presse dans sa mission de garant de l’information fiable. « Je ne suis pas là seulement pour ouvrir, mais je serai disponible pour vous, car vous traitez d’un sujet très important », a-t-il déclaré. Il a également souligné le rôle fondamental que joue la liberté de la presse dans la consolidation de la démocratie.
Le représentant du Bureau national de la CEDEAO au Bénin est revenu, pour sa part, sur l’esprit de cette formation, précisant qu’elle visait notamment à doter les journalistes d’outils numériques modernes de fact-checking, tout en favorisant un cadre d’échange et de partage d’expériences entre professionnels.
Animées par des experts reconnus, les différentes sessions ont permis aux participants de passer de la théorie à la pratique. Le Dr. Wenceslas Mahoussi Gbètohou et le journaliste Noël K. Tadegnon ont notamment marqué les esprits par leur approche pédagogique innovante et interactive. Grâce à des études de cas concrètes et des exercices pratiques, les participants ont pu expérimenter les techniques de vérification de l’information et se familiariser avec les outils numériques adaptés.
La voix de Marie-Louise Bidias, représentante des journalistes, a clôturé l’atelier avec un message empreint de gratitude et de détermination. « Nous avons senti que c’est la CEDEAO des peuples, car vous avez mis un accent particulier sur les journalistes », a-t-elle déclaré, avant de réaffirmer l’engagement des participants à mettre en œuvre les acquis de la formation dans leurs rédactions respectives.
Cet atelier auquel a pris part Loukoumane Worou Tchehou, marque ainsi une étape importante dans la lutte contre la désinformation en Afrique de l’Ouest. Il confirme la volonté des acteurs régionaux et des professionnels des médias de bâtir ensemble un environnement informationnel sain, au service de la vérité, de la démocratie et du développement durable.