Le drame survenu à Yokossi 2, dans le troisième arrondissement de Parakou, dépasse le simple fait divers. L’assassinat sauvage d’une jeune coiffeuse enceinte, survenu le mardi 14 octobre 2025, secoue profondément la conscience collective. Victime d’une attaque barbare alors qu’elle exerçait son activité, cette jeune femme symbolise à la fois la vulnérabilité des travailleuses indépendantes et la recrudescence inquiétante des actes criminels dans la cité des Kobourou. Ce crime odieux interpelle tous les habitants : aucun commerce, aucune ruelle, aucun foyer n’est désormais à l’abri si la passivité continue à s’installer.
À Parakou, la peur semble gagner du terrain. En quelques mois, braquages, cambriolages et agressions ont augmenté, alimentant un sentiment d’abandon. Mais la sécurité n’est pas qu’affaire de forces de l’ordre : elle relève aussi d’une responsabilité partagée. Les communautés locales, les associations de jeunes, les chefs de quartier et les leaders religieux doivent unir leurs efforts pour raviver l’esprit de vigilance collective. La dénonciation préventive, la surveillance communautaire et la coopération avec les autorités doivent redevenir des réflexes citoyens. Car face à la violence, le silence et l’indifférence ne font qu’encourager les criminels.
Cette tragédie doit servir d’électrochoc pour Parakou. Il est temps que la ville se réapproprie la sécurité comme un bien commun. Les autorités locales, en collaboration avec la police républicaine, doivent renforcer la présence sécuritaire, mais surtout appuyer les initiatives communautaires visant à protéger les zones sensibles. Quant à la population, elle doit refuser la peur, refuser la résignation et choisir la solidarité active. Que la mort de cette jeune coiffeuse ne soit pas vaine, mais qu’elle réveille en chacun le devoir de protéger la vie, la dignité et la paix à Parakou.