Après plusieurs jours de tension et de rumeurs persistantes sur sa sécurité, le président malgache Andry Rajoelina a pris la parole dans la soirée du lundi 13 octobre 2025, avec trois heures de retard sur l’horaire initialement annoncé. Diffusé uniquement sur la page Facebook de la présidence, son message n’a pas été relayé par la télévision nationale, un fait inédit qui a intrigué les observateurs. Dans son discours, le chef de l’État a appelé au respect strict de la Constitution pour sortir de la crise politique, rejetant catégoriquement les appels à sa démission portés par le mouvement de contestation de la Gen Z. « Il n’y a qu’une seule issue pour résoudre ces problèmes : respecter la Constitution », a-t-il insisté, estimant qu’un départ précipité du pouvoir plongerait davantage le pays dans la pauvreté.
Mais l’allocution du président ne s’est pas limitée à des considérations politiques. Andry Rajoelina a également révélé avoir été la cible d’une tentative de meurtre orchestrée, selon lui, par une faction de militaires qui aurait envisagé un coup d’État dès le 25 septembre, au moment du déclenchement des manifestations. Malgré ces menaces, il a affirmé avoir regagné Madagascar après sa participation à l’Assemblée générale de l’ONU, refusant de se laisser intimider. Le chef de l’État a indiqué s’être depuis réfugié dans un « lieu sûr », après avoir reçu des alertes sécuritaires l’informant qu’un commando cherchait à l’éliminer au palais d’Iavoloha.
Selon des sources diplomatiques citées par RFI, Andry Rajoelina aurait été exfiltré par un avion militaire français le dimanche 12 octobre, avec l’accord du président Emmanuel Macron. Il aurait d’abord atterri à La Réunion, avant de s’envoler vers une destination tenue secrète en compagnie de sa famille. Si le président affirme rester « ouvert au dialogue » et déterminé à garantir la stabilité du pays, son absence physique sur le sol malgache nourrit les interrogations sur la continuité du pouvoir et sur l’avenir immédiat d’un Madagascar plongé dans une crise politique sans précédent.