Aladji Boni Sylla Abdul Rachid Dia, directeur du cabinet MACSEC à Niamey et natif de Parakou, suit de près les évolutions politiques du Bénin. Observateur attentif de la vie démocratique, il réagit aux récents accords de gouvernance entre la mouvance présidentielle et certains partis de l’opposition, en particulier la FCBE. Pour lui, si ces ententes sont présentées comme une ouverture démocratique, elles traduisent plutôt un compromis douteux qui brouille les repères de la démocratie béninoise. « Derrière le pragmatisme affiché, on aperçoit surtout un calcul politique qui réduit l’espace d’expression libre », souligne-t-il.
En s’appuyant sur des faits passés, Rachid Sylla rappelle que la mouvance a déjà façonné le jeu électoral à sa manière, comme en 2021, où le parrainage avait été distribué de façon sélective. Il compare la situation actuelle à une transaction inégale : un partenaire en position de force qui fournit les moyens à son rival, tout en gardant l’avantage de la compétition. Cette image, selon lui, illustre le paradoxe d’un rapprochement improbable, légal certes, mais qui met en péril la crédibilité du jeu démocratique. « On ne peut pas demander au peuple d’applaudir une pilule amère en la présentant comme un progrès », déplore-t-il.
À l’approche des législatives, Rachid Sylla alerte sur les risques d’opacité et de calculs partisans qui pourraient fragiliser la confiance des citoyens. Loin des alliances de façade, il appelle les formations politiques – en particulier le parti Les Démocrates – à rester fidèles à leur vocation populaire et à éviter les adhésions opportunistes. Pour lui, le peuple béninois attend une vision claire, des engagements sincères et une véritable intégrité politique. « La démocratie béninoise mérite des hommes courageux, pas des compromis temporaires », insiste-t-il, invitant ainsi à une responsabilité partagée pour sauvegarder les acquis démocratiques du pays.