Le parti Les Démocrates (LD) a tiré la sonnette d’alarme ce lundi 15 septembre 2025 lors d’un point de presse tenu à son siège à Cotonou. Par la voix de son secrétaire national à la communication, Guy Dossou Mitokpè, la principale formation de l’opposition a accusé l’administration fiscale d’instrumentaliser le quitus fiscal, condition obligatoire pour se porter candidat aux élections générales de 2026. Pour le parti, la plateforme de demande et de vérification ouverte le 12 septembre par la Direction générale des impôts (DGI) est conçue de manière à restreindre la participation de nombreux citoyens, en violation flagrante de l’esprit du Code électoral.
Les griefs soulevés portent notamment sur deux aspects majeurs : l’obligation faite aux demandeurs de préciser le type d’élection pour lequel ils sollicitent le quitus, et l’impossibilité de constituer plusieurs dossiers de candidature simultanément. Pour les Démocrates, cette restriction n’a aucun fondement légal, puisque le Code électoral autorise tout citoyen à déposer des dossiers distincts selon le calendrier de chaque scrutin. « Cette disposition est une entorse grave qui révèle l’intention manifeste de limiter le champ politique », a martelé Guy Mitokpè, redoutant un scénario où les adversaires du pouvoir seraient progressivement écartés de la compétition.
Le parti rappelle qu’en 2019 comme en 2023, le quitus fiscal a déjà été utilisé comme un outil de pression, parfois avec des impositions arbitraires infligées à des opposants, malgré leur situation fiscale régulière. Cette pratique, selon eux, menace la sincérité du jeu démocratique et jette une ombre sur l’équité du processus électoral à venir. Pour éviter que l’histoire ne se répète, Les Démocrates affirment avoir adressé à plusieurs reprises des courriers aux autorités fiscales, notamment au ministre des Finances et au directeur général des impôts, pour exiger une ouverture anticipée, transparente et conforme à la loi de la plateforme.
Face à ce qu’ils qualifient de « machination politique », Les Démocrates lancent un appel pressant à la dépolitisation non seulement de l’administration fiscale, mais aussi de l’ensemble des institutions impliquées dans l’organisation des élections générales de 2026. Ils invitent la communauté nationale et internationale à rester vigilante et à soutenir la défense des droits politiques des citoyens béninois. « Notre marche pour la victoire est irréversible, et nous n’accepterons aucune exclusion arbitraire », a conclu le parti, appelant ses militants et sympathisants à la mobilisation générale pour la sauvegarde de la démocratie.