La question mérite d’être posée tant certains comportements dans l’administration publique donnent l’impression que les réformes courageuses du président Patrice Talon n’existent que sur papier. Alors que son gouvernement a fait de la rigueur, de la transparence et de la discipline des axes majeurs, le quotidien de plusieurs usagers reste marqué par des pratiques dignes d’un autre temps. Le cas du Centre National de Sécurité Routière (CNSR) zone nord en est une illustration troublante.
Le mardi 2 septembre dernier, le Chef Division d’Inspection Périodique des Véhicules (CDPV) de Parakou a tout simplement laissé des usagers livrés à eux-mêmes pendant plus de trois heures, sous prétexte qu’il était parti manger. Un contrôle technique qui ne dure normalement que cinq à dix minutes s’est transformé en une interminable attente. Pire, ce n’est qu’après de multiples appels d’un usager excédé qu’il a daigné ordonner à un collègue de libérer les véhicules concernés. Une situation inacceptable, d’autant plus que les paiements sont désormais digitalisés et que les réformes en cours visent justement à réduire les tracasseries et la perte de temps.
Selon nos recoupements, ce n’est pas la première fois que ce responsable du CNSR se livre à de telles pratiques, laissant planer le doute sur la véritable effectivité du contrôle hiérarchique et de l’esprit de réforme voulu par le chef de l’État. Face à ces abus répétés, une question se pose avec insistance : Patrice Talon est-il encore celui qui gouverne réellement le Bénin, ou bien certains responsables profitent-ils d’une impunité tacite pour nager à contre-courant des ambitions présidentielles ? Les usagers, eux, attendent des actes fermes et des sanctions exemplaires.