Dans une annonce qualifiée d’« historique » par lui-même, Donald Trump a déclaré ce lundi placer la police métropolitaine de Washington D.C. sous autorité fédérale directe. Le président américain justifie cette décision par la nécessité de « sauver la capitale de la criminalité, du chaos et de la misère », affirmant qu’il s’agit du « jour de la libération ». La mesure, prévue pour une durée initiale de 48 heures et prolongeable, pourrait devenir permanente si le Congrès — à majorité républicaine — adopte une loi en ce sens. En parallèle, Trump a ordonné le déploiement de 800 agents de la Garde fédérale, renforcés par le FBI, pour « restaurer la loi et l’ordre ».
Ce coup de force intervient alors que les chiffres officiels de la police montrent une baisse notable de la criminalité sur un an, avec -26 % de crimes violents, -12 % d’homicides et -50 % d’agressions sexuelles depuis le pic de 2023. Toutefois, le président met en avant plusieurs faits divers récents pour justifier son intervention, évoquant notamment la criminalité juvénile comme un problème persistant. La procureure fédérale Jeanine Shapiro plaide d’ailleurs pour abaisser de 16 à 14 ans l’âge minimum à partir duquel un mineur peut être jugé comme adulte pour crimes graves.
Cette prise de contrôle fédérale est rendue possible par le statut particulier de Washington D.C., qui dépend constitutionnellement du Congrès tout en disposant d’une maire et d’un gouverneur démocrates. L’initiative de Trump, qui n’exclut pas d’étendre cette approche à d’autres grandes villes, suscite déjà des tensions politiques et des manifestations près de la Maison Blanche. Pour certains observateurs, cette décision rappelle les méthodes employées lors des heures sombres de la contestation post-électorale de 2021, faisant craindre une politisation accrue du maintien de l’ordre dans le pays.