Alors que la pression politique s’intensifie à Tel-Aviv, un désaccord profond secoue les plus hautes sphères du pouvoir israélien. Le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, a publiquement mis en garde contre une occupation terrestre totale de la bande de Gaza, notamment dans Gaza-ville et les camps du centre, considérés comme des zones à très forte densité et à hauts risques. Pour lui, une telle manœuvre militaire exposerait Israël à une embuscade stratégique dont les conséquences pourraient être désastreuses, notamment pour les otages toujours détenus dans l’enclave palestinienne.
Malgré ces avertissements, le Premier ministre Benyamin Netanyahu semble décidé à aller jusqu’au bout, exhortant l’armée à s’emparer militairement de l’ensemble du territoire gazoui. L’état-major privilégie quant à lui une approche plus tactique : division du territoire par de nouveaux axes, frappes ciblées et incursions localisées, afin de limiter les pertes et préserver la possibilité de retrouver les otages en vie. Ce bras de fer révèle un malaise croissant entre le politique et le militaire, à un moment crucial du conflit.
Dans ce contexte tendu, des rumeurs de démission du général Zamir ont même été évoquées, bien que le bureau du Premier ministre ait tenu à calmer le jeu en affirmant que l’armée appliquera les décisions du cabinet sécuritaire. Ce dernier doit justement se réunir dans les prochaines heures, probablement jeudi 7 août, pour décider d’une possible intensification de l’offensive. Une décision lourde de conséquences qui pourrait, selon les observateurs, redéfinir l’orientation stratégique du conflit et raviver le débat sur le prix humain et politique d’une telle escalade.