Le chef de l’État béninois, Patrice Talon, surprend l’opinion nationale par une intensification soudaine de ses activités publiques, à moins d’un an des élections générales de 2026. En l’espace de deux jours, le président est apparu sur deux grands fronts symboliques. Lundi 28 juillet 2025, il était à Cotonou pour une rencontre stratégique avec la jeunesse béninoise. Moins de 24 heures plus tard, ce mardi 29 juillet, il était dans le septentrion, à Nikki, pour une immersion au cœur du royaume bariba, en prélude à la Gaani 2025. Avant même son entretien avec l’empereur Sabi Na Yina, le président a visité le nouveau palais impérial, fruit des investissements de son gouvernement.
Cette série de sorties, inhabituelle pour un homme d’État connu pour sa réserve médiatique, interroge plus d’un Béninois. Patrice Talon, souvent discret dans sa manière d’agir, semble désormais vouloir occuper le terrain politique et symbolique. D’un côté, il se reconnecte à la jeunesse – un électorat décisif –, et de l’autre, il renoue avec les grands repères traditionnels du pays, notamment à travers Nikki, capitale du royaume le plus ancien du Nord-Bénin. Faut-il y voir une stratégie calculée, un signe de repositionnement politique ou un prélude à une candidature voilée ? Les spéculations vont bon train.
Si aucune déclaration officielle ne confirme ses intentions pour 2026, le timing et le choix des cibles parlent d’eux-mêmes. Talon se montre actif là où cela compte : auprès des jeunes, gardiens du futur, et des gardiens de la tradition, symboles de continuité. Ce double mouvement pourrait bien indiquer une volonté de laisser une empreinte plus politique que technique, voire de désigner un dauphin avec plus de clarté. À moins que l’homme fort de la Rupture, fidèle à son style, ne réserve encore quelques surprises…