Contre toute attente, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé, ce mardi 29 juillet 2025, sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain. L’annonce a été faite via une déclaration publiée sur sa page Facebook officielle. Ce sera, s’il est élu, un quatrième mandat pour le chef de l’État, malgré sa promesse en 2020 de passer le témoin à une nouvelle génération.
Une décision “guidée par l’intérêt supérieur de la nation”
C’est un message empreint de gravité et de solennité qu’a livré le président sortant. Alassane Ouattara affirme avoir longuement réfléchi avant de répondre à ce qu’il qualifie d’« appel du peuple ivoirien ». « Depuis plusieurs mois, je reçois de nombreux appels de nos compatriotes concernant ma candidature », a-t-il déclaré, citant des sollicitations venues de femmes, de jeunes et d’anonymes à travers tout le pays.
S’il reconnaît avoir initialement exprimé sa volonté de quitter le pouvoir au profit d’une jeune génération, Ouattara estime aujourd’hui que le contexte national et régional impose une reconsidération de ses engagements passés. « Le devoir peut parfois transcender la parole donnée de bonne foi », a-t-il insisté, évoquant les défis sécuritaires et économiques auxquels la Côte d’Ivoire fait face.
Une candidature justifiée par les défis du moment
Dans sa déclaration, le président ivoirien met en avant une série de raisons pour justifier sa décision de se représenter. Au cœur de ses préoccupations : la montée du terrorisme dans la sous-région, les incertitudes économiques mondiales et la nécessité de préserver la stabilité intérieure. « Oui, je suis candidat parce que la Constitution de notre pays m’autorise à faire un autre mandat et ma santé me le permet », a-t-il affirmé, ajoutant que « l’expérience » est, selon lui, indispensable pour affronter les menaces qui planent sur la nation.
Un nouveau mandat sous le signe de la « transmission générationnelle »
Malgré la polémique que pourrait susciter cette candidature, Alassane Ouattara veut rassurer. Il promet que ce nouveau mandat, s’il l’obtient, sera celui de la « consolidation des acquis » mais aussi de la « transmission générationnelle ». Une façon pour le président de 83 ans de renouer avec la promesse faite en mars 2020, tout en demeurant aux commandes dans une période jugée critique. « Nous continuerons à améliorer le quotidien de nos compatriotes, notamment les plus vulnérables », a-t-il assuré, annonçant la formation d’une nouvelle équipe pour conduire ce prochain chapitre.
A.O