Dans un entretien poignant accordé à RFI, Baptiste Chapuis, responsable du plaidoyer international de l’Unicef, tire la sonnette d’alarme sur la situation dramatique des enfants dans la bande de Gaza. Depuis le 2 mars, un blocus quasi total empêche l’entrée de l’aide humanitaire, aggravant une crise déjà insoutenable. « À Gaza, on affame des enfants et on leur tire dessus à balles réelles lorsqu’ils tentent de chercher à manger », déplore-t-il. En 24 heures seulement, entre le 21 et le 22 juillet, 15 personnes sont mortes de faim, dont quatre enfants, preuve d’une famine de plus en plus meurtrière.
La situation, qualifiée d’« absolument catastrophique » par l’Unicef, est une conséquence directe d’obstacles politiques et militaires. L’organisation, avec d’autres agences onusiennes et ONG, affirme disposer de vivres, d’eau potable et de carburant pour répondre aux besoins les plus urgents. Ces ressources sont prêtes à être distribuées, mais les humanitaires sont empêchés d’agir. « On assiste à une catastrophe d’origine humaine », insiste Baptiste Chapuis, qui demande la levée immédiate du blocus et un accès sécurisé aux zones sinistrées.
Sur le terrain, les bombardements incessants ont réduit les infrastructures à néant. Même si les convois humanitaires étaient autorisés à entrer, les routes détruites n’autoriseraient que le passage de petits camions. La bande de Gaza, déjà éprouvée par des mois de guerre, s’enfonce ainsi dans une crise sans précédent. Face à ce qu’elles qualifient de « famine de masse », 111 ONG lancent un appel pressant à la communauté internationale pour qu’elle prenne ses responsabilités. Pour l’Unicef, il est encore temps d’agir mais chaque jour de retard coûte des vies innocentes.