À l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance du Bénin, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a révélé que la Côte d’Ivoire, le Niger, le Burkina Faso et un quatrième pays seront les invités spéciaux des festivités officielles du 1er août 2025. Cette annonce, faite lors d’un point de presse à Cotonou, marque une volonté d’ouverture diplomatique affirmée du président Patrice Talon à l’égard de ses partenaires ouest-africains, dans un contexte régional encore tendu. C’est la Côte d’Ivoire qui occupe la place centrale de cette dynamique, confirmant la solidité des liens entre les présidents Alassane Ouattara et Patrice Talon.
Cette présence ivoirienne au défilé militaire de Cotonou est loin d’être anodine. Elle intervient quelques semaines après l’enlèvement au cœur d’Abidjan du journaliste béninois Hugues Sossoukpè, une affaire qui avait suscité une vague d’indignation. Malgré cela, les relations entre Cotonou et Abidjan semblent inchangées, voire renforcées. Ce choix d’invitation pourrait ainsi être lu comme une démonstration diplomatique de « realpolitik » entre deux États qui privilégient la stabilité des relations bilatérales à toute autre considération. Un signal fort, voire controversé, dans un contexte où la société civile reste en attente de justice.
Pour le Niger et le Burkina Faso, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) et en froid avec la CEDEAO, cette invitation du Bénin prend des allures de geste d’apaisement. Malgré les différends récents, notamment sécuritaires et diplomatiques, le Bénin tend la main à ses deux voisins en quête de stabilité. Cette présence prévue au défilé du 1er août peut donc être interprétée comme un pas vers le réchauffement des liens, un appel à la coopération régionale et à la désescalade dans un espace sahélien de plus en plus fragmenté. Le Bénin semble ainsi vouloir se positionner comme un pont entre les blocs et une voix pour la paix régionale.