La frappe israélienne qui a touché, jeudi 17 juillet, l’église catholique de la Sainte-Famille à Gaza a provoqué la mort de trois civils et blessé dix autres, dont deux grièvement. Parmi les victimes figurent un homme de 60 ans, une femme de 84 ans, et la mère de Chadi Abou Daoud, présente sur les lieux au moment de l’explosion. Le curé de la paroisse, le père Gabriel Romanelli, figure également parmi les blessés. Le toit de l’édifice, devenu refuge pour plus de 600 personnes déplacées, a été fortement endommagé. L’émotion est vive dans la communauté chrétienne palestinienne, d’autant que cette église est la seule paroisse catholique de Gaza.
Dans un contexte de guerre ouverte entre Israël et le Hamas depuis octobre 2023, ce bombardement suscite l’indignation. Le cardinal Pizzaballa, patriarche catholique de Jérusalem, a exprimé sa colère, doutant de la version israélienne qui évoque une frappe « accidentelle ». Le pape Léon XIV a, pour sa part, appelé à un cessez-le-feu immédiat et dénoncé une « blessure infligée à l’humanité dans l’un de ses lieux les plus sacrés ». Les témoignages recueillis sur place, notamment celui de Chadi Abou Daoud dont la mère a succombé à ses blessures, renforcent le sentiment de désespoir chez les fidèles réfugiés dans les lieux de culte devenus précaires.
Face aux critiques, le gouvernement israélien a reconnu une « tragédie » et assuré qu’une enquête était en cours. Le ministère des Affaires étrangères affirme que les sites religieux ne sont jamais visés délibérément. Toutefois, cette frappe relance le débat sur la sécurité des populations civiles et la protection des lieux saints dans une guerre de plus en plus meurtrière. Pour les chrétiens de Gaza, déjà marginalisés et durement éprouvés, ce drame laisse un goût amer et ravive les appels internationaux à une trêve humanitaire immédiate.