Parakou,la capitale du Borgou n’a jamais aussi bien porté son surnom de « carrefour du Nord » ; pourtant, ses artères se délabrent à vue d’œil. Du pont de Guéma jadis solide au tronçon Zongo–Titirou devenu un véritable champ de nids-de-poule, chaque averse transforme Parakou en labyrinthe boueux où motos-taxis, écoliers et commerçants risquent quotidiennement l’accident. Les crues grignotent les bordures, fissurent les dalots et emportent des pans entiers de chaussée, pendant que les conducteurs improvisent des détours hasardeux au milieu d’eaux stagnantes et d’ouvrages de franchissement chancelants.
Ce constat alarmant ne date pas d’hier ; il résonne depuis des années dans les quartiers d’Albarika, Wansirou ou encore Ladji-Farani, où les habitants, las de colmater eux-mêmes les brèches avec de la latérite ou des pneus usés, dénoncent l’inaction des autorités municipales. Si le conseil communal invoque un manque de ressources, les citoyens rappellent que des budgets d’entretien routier sont régulièrement votés — et rarement exécutés. Pire, les entreprises adjudicataires désertent les chantiers dès les premières pluies, laissant derrière elles des tas de gravats et des panneaux de promesse fanés.
L’urgence est désormais nationale : sans un plan de réhabilitation coordonné entre la mairie, la préfecture et le ministère des Infrastructures, Parakou court à la paralysie économique et sanitaire. Les élus locaux doivent publier un calendrier précis des travaux, les députés du Borgou plaider pour une enveloppe dédiée dans la loi de finances rectificative, et le gouvernement doit dépêcher des missions de contrôle pour sanctionner les marchés publics dormants. Faute d’une réaction rapide, chaque goutte de pluie continuera d’user le bitume… et la confiance des Parakois.