L’échange de piques entre Rachidi Gbadamassi, ministre conseiller à la Défense et ancien député , et Raouf Sariki, député en fonction élu sous la bannière du parti d’opposition Les Démocrates, commence à faire couler beaucoup d’encre dans la 8ᵉ circonscription électorale. Connu pour ses sorties virulentes et son style provocateur, Rachidi Gbadamassi,membre influent du Bloc Républicain, a relancé sa vieille habitude de piquer ses adversaires politiques, qualifiant récemment certains d’« ambrignons politiques ». Face à lui, Raouf Sariki n’est pas resté silencieux. Lors d’une rencontre politique de l’opposition tenue à Cotonou, il n’a pas hésité à répliquer en qualifiant Gbadamassi d’« enfant malade de la politique béninoise ».
Mais cette réaction de Raouf Sariki, bien qu’exprimant une exaspération légitime, interroge sur sa stratégie de communication et son positionnement politique. À force de répondre du tac au tac à Gbadamassi, ne risque-t-il pas de tomber dans le piège d’un homme dont le terrain de jeu favori reste la provocation ? Rachidi Gbadamassi a toujours excellé dans l’art de détourner le débat vers des querelles verbales, éloignant ainsi l’attention des vraies préoccupations des populations. En choisissant d’entrer dans ce jeu, Sariki, figure montante de l’opposition, pourrait se voir enfermé dans un bras de fer médiatique sans issue, là où ses électeurs attendent de lui une opposition constructive et ancrée dans les réalités sociales de sa circonscription.
Dans un contexte politique où les tensions verbales ne profitent souvent qu’à ceux qui les initient, il serait plus avisé pour Raouf Sariki de suivre l’exemple de l’ancien président Boni Yayi, maître du silence stratégique et de la discrétion calculée. Le peuple béninois est témoin et saura, le moment venu, juger dans les urnes la pertinence des actions de chaque élu. Sariki gagnerait à recentrer son énergie sur les besoins des populations de la 8ᵉ circonscription, en laissant les provocations glisser sans réponse. L’histoire montre que dans la joute politique béninoise, celui qui parle le moins agit souvent le mieux.