Dimanche 29 juin 2025, à Bembéréké, une fillette de 13 ans qui écoulait des oranges pour 100 F CFA a été violée par un homme de 53 ans. Le suspect, arrêté grâce à la vigilance de riverains, est poursuivi pour viol aggravé sur mineure ; il encourt la réclusion à perpétuité au titre de la loi n° 2019-40 sur les violences faites aux femmes et aux filles. Hospitalisée et prise en charge psychologiquement, la victime rappelle par son malheur l’extrême vulnérabilité des enfants livrés au commerce de rue pendant les vacances scolaires.
Pour Ella Wama Marra, militante féministe jointe par notre rédaction, « ce drame est un électrochoc : tant que la pauvreté oblige des mineur·e·s à vendre dans la rue, nous les exposons aux abus sexuels ». Les chiffres du ministère des Affaires sociales lui donnent raison : plus d’un tiers des enfants du Borgou exercent une activité marchande en période de congés, et 60 % sont des filles. Face à cette réalité, la militante exige à la fois une justice exemplaire et « un filet de sécurité économique pour les familles », afin que le travail ambulant cesse d’être l’unique horizon des vacances.
Au-delà de la réponse pénale, Ella Wama appelle parents et tuteur·rice·s à la vigilance : « Nous savons que vous espérez leur apprendre la valeur de l’effort, mais un enfant reste un enfant. Son premier besoin, c’est d’être protégé·e. Ne le laissez pas seul·e dans la rue, même pour quelques heures, même pour quelques sous ; le danger est réel et parfois irréversible. » Elle préconise d’instaurer un dialogue régulier avec les jeunes : parler de leurs droits, des limites, des situations à risque, et leur rappeler que « ce qu’ils ressentent a de la valeur ».
Dans les prochains jours, associations de défense des droits de l’enfant, chefs de quartier et autorités locales lanceront la campagne « Vacances sans violence » : patrouilles citoyennes, séances de sensibilisation dans les marchés et soutien scolaire gratuit. « La justice passera, conclut Ella Wama, mais seule notre vigilance collective empêchera la prochaine tragédie. » Protégeons nos enfants, avant qu’un autre drame ne vienne assombrir leurs vacances.