Le formateur en passation de marchés publics Akibou Bassabi Moussé, natif de Parakou et manager général de Bass Consulting, a profité de sa page Facebook pour relancer un sujet qui avait enflammé l’opinion : l’ouverture d’une ligne directe Doha-Cotonou-Doha. L’idée germe depuis la visite du président Patrice Talon au Qatar et repose sur un argument fort : Qatar Airways vient d’être sacrée meilleure compagnie aérienne mondiale aux Skytrax World Airline Awards 2024, un trophée décroché pour la huitième fois, symbole d’excellence opérationnelle et d’effet d’entraînement pour tout aéroport desservi.
Bassabi Moussé détaille toutefois les conditions de faisabilité. Un vol long-courrier sur Boeing 787 Dreamliner nécessite une masse critique de passagers qu’un marché béninois encore limité ne peut garantir seul. Il propose donc un « axe binational » avec le Sénégal, également dépourvu de liaison directe vers Doha : aujourd’hui, ni Cotonou ni Dakar ne bénéficient d’un vol sans escale, les voyageurs devant transiter par Addis-Abeba, Casablanca, Istanbul ou Lagos — au prix de plus de onze heures de trajet. L’exemple d’Abidjan, déjà reliée au Golfe par un 787 opéré par Qatar Airways, prouve qu’un hub ouest-africain secondaire peut attirer la compagnie si le potentiel de trafic est mutualisé.
L’analyste rappelle enfin que Doha affiche une stratégie offensive sur le continent : après avoir pris 60 % du futur aéroport de Bugesera et négocié une entrée au capital de RwandAir, Qatar Airways cherche à multiplier les passerelles africaines pour concurrencer Dubaï et Addis-Abeba. Un dossier conjoint Bénin-Sénégal offrirait à la compagnie un double point d’ancrage au Golfe de Guinée, tout en dopant tourisme, fret et mobilité des diasporas. Bassabi Moussé exhorte donc Cotonou et Dakar à « parler d’une même voix » afin de transformer cette vision en mémorandum crédible et de placer définitivement l’Afrique de l’Ouest dans le plan de vol de la meilleure compagnie du monde.
