Face à une guerre qui s’enlise depuis plus de trois ans, l’Ukraine change de cap. Ce dimanche 29 juin 2025, le président Volodymyr Zelensky a signé un décret actant le retrait de son pays de la Convention d’Ottawa, qui interdit l’usage, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel. Cette décision, justifiée par les réalités du front et les méthodes de l’armée russe – non signataire du traité – doit encore être entérinée par le Parlement ukrainien, puis notifiée à l’ONU pour devenir effective.
Ratifiée en 2005 par Kiev, la Convention d’Ottawa est aujourd’hui soutenue par plus de 160 États. Elle vise à éliminer les mines antipersonnel, engins meurtriers qui continuent de mutiler ou tuer longtemps après les combats. Leur abandon était jusqu’ici un marqueur d’engagement humanitaire et de droit international. Mais dans un contexte où la Russie fait un usage massif de ces armes sur le territoire ukrainien, les autorités de Kiev estiment ne plus pouvoir se priver de moyens jugés « indispensables » à leur défense.
Si des voix internationales s’élèvent déjà contre ce retrait, le gouvernement ukrainien assume une décision « difficile mais nécessaire », comme l’a affirmé le ministère des Affaires étrangères. Plusieurs députés ukrainiens saluent également un choix dicté par les impératifs de survie nationale. En mars, les pays baltes et la Pologne avaient ouvert la voie en quittant eux aussi la Convention. Le Comité international de la Croix-Rouge dénonce un précédent dangereux pour la protection des civils, mais l’Ukraine, en guerre ouverte, estime que ses obligations humanitaires doivent désormais composer avec une guerre totale.